NANTES (Reuters) - Soixante-six personnes ont été interpellées jeudi à Nantes en marge d'une manifestation contre la loi travail que la préfecture de la Loire-Atlantique avait interdite la veille, ont fait savoir les autorités locales.
Les manifestants arrêtés l'ont été "pour vérification d'identité et éventuels placements en garde à vue", précise la préfecture dans un communiqué de presse.
Cinq policiers ont été légèrement blessés.
Près de 850 personnes ont défilé dans les rues, selon la préfecture, alors que 500 gendarmes et policiers avaient été déployés autour du centre-ville pour parer à tout débordement. "Etat policier, on ne nous enlèvera pas le droit de manifester", scandaient notamment les manifestants.
"Cette manifestation n'est pas organisée par un mouvement politique, associatif ou syndical", avait déclaré la veille le préfet pour justifier son interdiction.
"Plusieurs manifestations ont été organisées dans les mêmes conditions ces dernières semaines, et ont systématiquement donné lieu à des agressions intolérables contre les forces de l'ordre et à des dégradations inacceptables de biens publics et privés", avait-il ajouté.
Jusqu'alors, 180 interpellations avaient eu lieu à Nantes, tandis que 71 policiers avaient été blessés par des jets de projectiles, selon un décompte établi par la direction départementale de la sécurité publique.
Un commandant de police avait notamment été blessé à la tête, roué de coups au sol par des manifestants qui lui avaient retiré son casque.
Dix-sept personnes font par ailleurs l'objet d'un arrêté d'interdiction de séjour dans le centre-ville de Nantes, selon la préfecture. Si elles venaient à ne pas le respecter, elles s'exposeraient à six mois de prison et 7.500 euros d'amende.
(Guillaume Frouin, édité par Chine Labbé)