Bruxelles a exhorté mercredi les pays de l'UE à finaliser les réformes de la zone euro, notamment en s'entendant sur un embryon de budget, une idée chère au président français Emmanuel Macron.
Les ministres européens des Finances doivent s'entendre jeudi à Luxembourg sur ces réformes, censées mieux protéger l'Union monétaire en cas de crise, mais qui divisent toujours les partisans d'une plus grande solidarité, les pays du Sud, et ceux du Nord, adeptes de la rigueur budgétaire.
"Nous les exhortons à faire des progrès (...) D'autant plus que nous approchons d'une période économique plus difficile (...) C'est donc le moment pour progresser", a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Les ministres des Finances doivent déblayer le terrain pour les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, réunis une semaine plus tard, le 21 juin à Bruxelles.
"Nous appelons les leaders à être à la hauteur de leurs responsabilités et à respecter les objectifs qu'ils se sont fixés en décembre dernier", lors d'un sommet à Bruxelles, a ajouté le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
Premier point encore à finaliser: le budget propre aux 19 pays de la zone euro. Baptisé "instrument budgétaire pour la compétitivité et la convergence" (pour ne pas heurter les pays du Nord, opposés au principe d'un budget de la zone), il a pour objectif d'encourager des réformes pour accroître la compétitivité dans les pays ayant adopté la monnaie unique.
Ce budget des 19, d'un montant bien moindre que ne l'avait imaginé le président français, doit être intégré dans l'ensemble plus large de budget de l'UE (donc à 28, si on compte encore le Royaume-Uni).
Second point où il faut encore progresser: renforcer les prérogatives du Mécanisme européen de stabilité (MES), créé en 2012 en pleine crise de la dette.
Enfin, troisièmement, avancer sur l'Union bancaire, lancée en 2012 après la crise financière et qui n'est pas totalement achevée.
Depuis des années, l'Allemagne traîne les pieds pour créer un système européen de garantie des dépôts (EDIS en anglais), craignant de voir ses épargnants payer pour les banques de pays du Sud, comme les italiennes. Berlin veut que soit d'abord réduit le niveau des créances douteuses des mauvais élèves avant de procéder à une mutualisation.
"Malheureusement, sur ce projet, l'impasse est toujours là. Aucun progrès tangible n'a été fait", a remarqué M. Dombrovskis.