VIENNE (Reuters) - Le syndicat allemand IG Metall a réaffirmé lundi son rejet du projet de rachat du spécialiste allemand de l'éclairage Osram par le fabricant autrichien de capteurs AMS, ce qui provoque un recul de près de 2% du titre du premier.
"Pour IG Metall, la stratégie à l'appui de l'offre d'AMS n'est toujours pas convaincante. Sur la base des données mises à notre disposition à ce jour, IG Metall continue de s'opposer résolument à une reprise d'Osram par AMS", a dit une porte-parole du syndicat.
Ce dernier s'était déjà montré circonspect la semaine dernière, quand AMS s'était dit prêt à racheter Osram sur la base d'une valeur d'entreprise de 4,3 milliards, soit 10% de plus que ce que proposent les fonds Bain Capital et Carlyle, une offre qui a en revanche les faveurs d'IG Metall.
Vers 14h20 GMT, le titre Osram cédait -1,77%, à 34,48 euros - soit à la fois sous le projet d'offre de 38,5 euros d'AMS et le prix de 35 euros mis sur la table par Bain et Carlye - accusant l'une des plus fortes baisses d'un indice Stoxx 600 en hausse de 0,93%. A ce niveau, la valeur accuse un repli de près de 9% depuis le début de l'année après une chute de 49,4% depuis le début de l'année.
Ces contre-performances boursières sont surtout le fait de la déprime du marché automobile, principal activité d'Osram qui a de ce fait multiplié les avertissements sur résultats.
Cela n'empêche pas le groupe, qui fabrique des puces, des systèmes d'éclairage numériques et des capteurs pour l'industrie automobile, de susciter la convoitise en raison de son potentiel en tant que fournisseur d'équipements pour les voitures connectées et autonomes.
Avec Osram, AMS veut créer un géant des capteurs et de la photonique servant non seulement le secteur automobile mais l'industrie, l'électronique grand public ou encore le domaine médical. Mercredi, les deux groupes ont dit que leurs discussions progressaient.
"Nous sommes au courant des inquiétudes (d'IG Metall). Nous restons confiants dans notre capacité à les apaiser", a dit une porte-parole d'AMS.
L'objectif des deux groupes est de formellement lancer l'offre avant le 5 septembre, date à laquelle expire celle de Bain et de Carlyle, a-t-elle ajouté.
Mais, pour ce faire, Osram doit dénoncer le moratoire conclu en juin avec AMS, qui comprend une clause interdisant au groupe autrichien de faire une tentative d'offre sur sa cible allemande au cours des 12 prochains mois.
AMS avait en effet déjà manifesté au début de l'été son intérêt pour Osram, au même prix, puis avait fait machine arrière quelques jours plus tard sans lancer d'offre.
Le conseil de surveillance d'Osram se réunit ce lundi soir pour décider de la suite à donner aux événements, ont dit deux sources à Reuters.
(Kirsti Knolle à Vienna et Joern Poltz à Munich, Benoit Van Overstraeten pour le service français)