PARIS (Reuters) - Le critère de plafonnement de la dette publique des pays de la zone euro à 60% de leur produit intérieur brut (PIB) est "dépassé" et devrait être adapté à la situation de chacun d'eux, a déclaré mercredi Bruno Le Maire.
S'exprimant sur RMC et BFM, le ministre français de l'Economie a jugé que ce seuil fixé par le Pacte de stabilité et de croissance afin d'harmoniser les finances publiques des pays partageant la monnaie unique n'avait plus "aucun sens" au regard des divergences de situations aggravées par la crise du coronavirus.
S'il estime que le critère des 3% maximum de déficit public est "utile car il permet de stabiliser la dette des pays", Bruno Le Maire a déclaré qu'"en revanche, il y a un indicateur qui est désormais totalement dépassé (...), c'est l'indicateur de dette publique à 60%".
Alors que la France, dont la dette devrait s'envoler à 118% du PIB cette année, prendra le 1er janvier 2022 la présidence de l'Union européenne, le ministre de l'Economie a ajouté: "Je demanderai à ce que le moment venu, on ne va pas rouvrir maintenant les traités, (...) on puisse différencier la situation de chaque Etat membre de la zone euro plutôt que de soumettre tout le monde à un même critère qui, franchement, quand il s'éloigne trop de la réalité, n'a plus aucun sens."
(Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)