PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes restent dans le rouge lundi à mi-séance, et Wall Street est attendue en léger repli, plombées par le recul des cours du pétrole et la baisse du secteur bancaire avec la retombée du dollar et des rendements obligataires.
L'approche du référendum en Italie sur le projet de réforme de la constitution, prévu dimanche, susceptible de provoquer la chute du président du Conseil Matteo Renzi et ouvrir une phase d'instabilité politique et financière dans le pays, pèse également sur le secteur bancaire, notamment italien.
Dans ce contexte, les inquiétudes sur la capacité de Monte dei Paschi du Sienna à réaliser une augmentation de capital de cinq milliards d'euros fragilise encore les banques italiennes.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,84% à 4.512,19 points vers 12h10 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,94% et à Londres, le FTSE cède 0,63%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,87%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,85% et le Stoxx 600 0,81%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,24% à 0,31%.
En Europe, les secteurs bancaires et de l'énergie figurent parli les plus fortes baisses sectorielles avec des pertes respectives de 1,49% et de 1,11%. Unicredit (MI:CRDI) perd 3,45%, en tête des baisses de l'EuroFirst 300, Commerzbank (DE:CBKG) 2,89%, Intesa San Paolo cède 2,33% et Monte dei Paschi chute de 7,5%.
Total (PA:TOTF), Royal Dutch Shell (AS:RDSa) et Eni perdent entre 1% et 2% et Technip (PA:TECF) abandonne 2,75%.
Les services collectifs (+0,5%), valeurs de rendement recherchées pour leur dividende, qui ont perdu de leur attractivité à la suite de la hausse des rendements obligataires, affichent la seule hausse sectorielle à mi-séance. Endesa gagne 2,5% et Veolia 0,86%, plus forte hausse du CAC 40.
Actelion poursuit sa hausse et gagne 1,4% à la suite d'une information de presse publiée jeudi selon laquelle l'américain Johnson & Johnson a approché le groupe suisse de biotechnologies en vue d'un éventuel rachat. Selon l'intermédiaire Jefferies, J&J devrait proposer un prix d'au moins 240 francs suisses (223 euros) par action pour l'emporter.
Le Brent se traite en repli de 0,64% à 46,94 dollars le baril après avoir perdu jusqu'à 2% sur les marchés asiatiques et chuté de 3,6% vendredi.
L'Opep tente de sauver l'accord portant sur une baisse sa production de pétrole dans un contexte de tensions croissantes entre membres du cartel ainsi qu'entre ce dernier et la Russie, qui n'en fait pas partie.
Sur le marché des changes, le dollar perd du terrain et s'éloigne un peu plus de son record de près de 14 ans en raison de la détente sur les rendements. Après un rally quasi-ininterrompu depuis le début du mois, l'indice du dollar face à un panier de devises de référence retombe de 0,56%. Le billet vert recule de 0,7% face au yen. L'euro gagne 0,2% atour de 1,0608 dollar après avoir pris jusqu'à 1,1% à son plus haut niveau en 11 jours.
Le rendement du Bund à 10 ans allemand est tombé à 0,2%, son plus bas niveau depuis les élections américaines. La perspective d'une pression inflationniste liée à la hausse du prix de l'énergie moins forte que prévu incite les investisseurs à limiter leurs attentes en matière de hausse des taux d'intérêt, ce qui ramène le calme sur les rendements obligataires et le dollar.
Le zinc et le plomb prennent plus de 3% et le cuivre progresse de plus de 1%, le rally en cours étant alimenté par la baisse du dollar et la perspective d'une hausse des dépenses d'infrastructure en Chine.
(Avec Danilo Masoni, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)