DUBAI (Reuters) - Royal Dutch Shell (AS:RDSa) signera mercredi des accords préliminaires pour le développement de trois gisements gaziers et pétroliers en Iran et Total (PA:TOTF) va par ailleurs ouvrir des négociations en vue de nouveaux contrats après celui obtenu le mois dernier, a annoncé un responsable iranien.
Les analystes voient dans ces accords la volonté des grandes compagnies pétrolières de continuer de faire des affaires en Iran en dépit du risque de voir Donald Trump, élu à la Maison blanche le mois dernier, remettre en question l'accord sur le nucléaire qui a mis fin aux sanctions frappant Téhéran.
Shell signera trois protocoles d'accord à Téhéran pour développer les champs pétroliers d'Azadegan-Sud et de Yadavaran et le champ gazier de l'île de Kish, a précisé le responsable du ministère iranien du Pétrole.
Les deux champs pétroliers se situent à la frontière irakienne.
Un porte-parole de Shell a confirmé la signature d'une lettre d'intention avec la compagnie nationale Nioc (National Iranian Oil Company) "en vue d'explorer des domaines potentiels de coopération". Il n'en a pas dit davantage, expliquant que les détails des opportunités à explorer étaient "confidentiels".
Total, qui a signé le mois dernier le premier accord d'un groupe pétrolier occidental depuis la levée des sanctions, entamera de son côté des discussions sur de nouveaux projets mais ne signera aucun accord mercredi, a ajouté le responsable iranien.
Le groupe français n'a pas fait de commentaire.
"Ces accords préliminaires pourraient constituer un signe fort de confiance dans la pérennité de l'accord sur le nucléaire", a commenté Homayoun Falakshahi, analyste chez Wood Mackenzie. "(Ils) interviennent au bon moment pour le président (Hassan) Rohani, qui peut capitaliser sur les bienfaits de l'accord nucléaire pour l'économie iranienne en dépit de l'élection de Trump."
Donald Trump avait déclaré, lors la campagne présidentielle aux Etats-Unis, qu'il reviendrait sur cet accord signé en juillet 2015 entre la République islamique et les puissances du P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne + Allemagne).
L'Iran, troisième pays producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), espère que ses nouveaux contrats attireront les compagnies étrangères et permettront de relancer sa production après des années de sous-investissement.
(Rania El Gamal; Juliette Rouillon et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)