Le parquet de Milan, qui a ouvert une enquête sur la montée de Lactalis au sein de Parmalat, a ordonné mercredi des perquisitions, notamment de banques, et a mis sous enquête quatre personnes dont une responsable de la Société Générale, selon les agences italiennes.
Selon les agences Ansa et Radiocor, des bureaux de la banque italienne Intesa Sanpaolo, des banques françaises Société Générale et Crédit Agricole et de la banque d'affaires franco-américaine Lazard ainsi que ceux de deux sociétés de communication, Brunswick et Image Building, ont été perquisitionnés à Milan par la police financière sur ordre du parquet.
Toujours selon les agences, le parquet a mis sous enquête une responsable de la banque française Société Générale en Italie, Patrizia Micucci, pour manipulation de cours de bourse, et son mari, Fabio Canè, un dirigeant d'Intesa Sanpaolo, pour délit d'initié.
Carlo Salvatori, président de Lazard en Italie, et Massimo Rossi, représentant des trois fonds, sont également visés par l'enquête pour manipulation de cours de Bourse.
Le procureur en charge de l'enquête et Intesa Sanpaolo n'étaient pas joignables tandis que la Société Générale, le Crédit Agricole, Brunswick et Image Building se refusaient à tout commentaire.
Dans un communiqué, Lactalis a assuré qu'il n'était "l'objet d'aucune enquête". "Certain de la totale correction et transparence de ses opérations d'achat d"actions Parmalat", le groupe a dit être "à la complète disposition des autorités".
Le parquet avait ouvert cette enquête fin mars pour faire la lumière sur la montée de Lactalis au capital de Parmalat après l'achat le 22 mars par le groupe laitier français de la part de 15,3% détenue par les fonds d'investissement Zenit, Skagen et Mackenzie.
Cette acquisition lui avait permis de monter à près de 29%, une offensive ayant suscité un vif émoi dans le pays et provoqué une contre-attaque immédiate du gouvernement pour défendre Parmalat.
Lactalis avait entamé sa montée au capital peu auparavant, annonçant à la surprise générale le 17 mars qu'il détenait plus de 11% de Parmalat et en était donc devenu le premier actionnaire.
Face à l'opposition du gouvernement italien, Lactalis a pris tout le monde de court en annonçant le 26 avril le lancement d'une offre publique d'achat (OPA) sur le reste du capital de Parmalat pour 3,375 milliards d'euros.