ACCRA (Reuters) - Les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) vont fermer leurs frontières avec le Mali, rompre leurs relations diplomatiques et imposer des sanctions économiques sévères en raison du retard jugé "inacceptable" dans la tenue de nouvelles élections dans ce pays depuis le coup d'Etat de 2020, a annoncé dimanche le bloc régional.
Ces nouvelles sanctions font suite à la décision des autorités maliennes de transition de repousser l'organisation d'élections démocratiques à décembre 2025 au lieu de février 2022 comme initialement prévu.
Dans un communiqué publié après un sommet d'urgence à Accra, au Ghana, la Cédéao a souligné que le nouveau calendrier était totalement inacceptable.
Ce calendrier "signifie simplement qu'un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage", écrit l'organisation.
Le nouveau train de sanctions contre le Mali prend effet immédiat, a précisé la Cédéao. Il comprend notamment une fermeture des frontières des pays de l'organisation avec le Mali, la suspension des transactions financières non essentielles, le gel des avoirs de l'Etat malien dans les banques commerciales de la Cédéao et le rappel de leurs ambassadeurs de Bamako.
L'union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a parallèlement demandé à toutes les institutions financières sous son égide de suspendre le Mali avec effet immédiat, coupant ainsi le pays de l'accès aux marchés financiers régionaux.
Les autorités maliennes, qui ont imputé le retard pris dans la transition vers la démocratie à la violence de l'insurrection islamiste, n'ont pas réagi dans l'immédiat.
(Reportage Christian Akorlie; version française Claude Chendjou)