PARIS (Reuters) - Le candidat écologiste à l'élection présidentielle Yannick Jadot et Europe-Ecologie-Les Verts sont entrés dans un processus de consultation avec le socialiste Benoît Hamon, qui pourrait mener à une candidature unique du vainqueur de la primaire de gauche.
Yannick Jadot et le secrétaire national d'EELV posent pour cela une série de conditions, dans un courrier adressé jeudi aux adhérents du mouvement écologiste et dont Reuters a eu copie.
Ils estiment que les dernières semaines, avec notamment la victoire de Benoît Hamon, incarnation de la gauche du PS, à la primaire du Parti socialiste et les déboires du candidat de droite François Fillon, "ont montré que les jeux de l'élection présidentielle sont loin d'être faits".
"C'est la raison pour laquelle nous devons ouvrir le dialogue avec Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et tous ceux qui se retrouvent dans cet esprit de recherche de convergences pour construire un projet commun", écrivent-ils.
S'ils mentionnent le candidat de la "France insoumise" et laisse entendre qu'ils incluent les communistes dans le périmètre de ce dialogue, ils ne mentionnent en revanche pas l'ex-ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, parmi les interlocuteurs possibles.
Ils jugent nécessaire une clarification sur trois priorités : la transition énergétique, avec la sortie du nucléaire ; l'instauration d'une "sixième République", avec participation citoyenne et scrutin proportionnel généralisé ; la refondation d'une Europe "émancipée des lobbies, délivrée du dogme austéritaire" et recentrée sur l'écologie.
JADOT PEINE À DÉCOLLER
David Cormand a précisé à Reuters qu'il avait eu, avec Yannick Jadot, un premier contact avec Benoît Hamon et que des groupes de travail seraient mis en place "pour voir s'il y a des convergences". Mais il a refusé de spéculer sur un éventuel retrait de Yannick Jadot en cas d'accord avec Benoît Hamon.
Il a fait valoir que les questions de personnes ne seraient abordées que lors de l'étape suivante, "s'il y a un accord sur un projet commun".
Un autre responsable d'EELV n'a en revanche pas caché que cela pourrait être l'aboutissement logique de l'exercice.
"Ça peut échouer mais si on allait plus loin, c'est-à-dire jusqu'à un candidat qui ne serait pas Yannick Jadot, nous consulterions les adhérents ou les sympathisants", a-t-il dit.
Dans un sondage Ifop-Fiducial sur les intentions de vote au premier tour de la présidentielle publié jeudi, Benoît Hamon fait un bond à 17%. Jean-Luc Mélenchon perd du terrain, à 9,5%, et Yannick Jadot n'est crédité que de 1% des voix.
Selon David Cormand, le candidat écologiste a recueilli jusqu'ici un peu plus de 350 parrainages sur les 500 nécessaires pour valider sa candidature. "Il y en a entre 10 et 15 qui rentrent chaque jour. Il faut tenir sur ce rythme-là", dit-il.
Le porte-parole d'EELV Julien Bayou estime pour sa part qu'il faudrait plutôt 600 signatures "pour être à l'aise".
"On est plus optimiste qu'il y a trois semaines mais ça reste incertain", a-t-il déclaré à Reuters.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)