Wall Street a ouvert en légère baisse jeudi, négligeant largement une actualité économique plutôt engageante pour rester fixée sur les incertitudes politiques aux Etats-Unis comme à l'international: le Dow Jones perdait 0,13% et le Nasdaq 0,03%.
Vers 13H50 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 26,30 points à 20.565,56 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,90 point à 5.834,26 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 2,87 points, soit 0,12%, à 2.342,06 points.
Mercredi, la Bourse de New York avait baissé, le peu d'indicateurs économiques laissant déjà le champ libre aux incertitudes: le Dow Jones avait perdu 0,29% et le Nasdaq 0,52%.
"La Bourse (...) continue à se replier sur elle-même sur la base d'une incertitude qui a des racines politiques", a écrit Patrick O'Hare, de Briefing.
Jeudi, c'était une interview du président Donald Trump, publiée la veille en fin d'échanges par le Wall Street Journal, qui dominait les conversations. Le chef d'Etat y a réitéré ses inquiétudes sur la force du dollar, mais il a aussi renoncé à accuser la Chine de manipuler sa monnaie.
"(Ses) récents retournements de veste concernant plusieurs sujets laissent planer des doutes quant à l'application" d'une réforme fiscale dont la promesse a considérablement soutenu Wall Street depuis l'élection de M. Trump fin 2016, ont commenté les experts de Mirabaud Securities Geneve.
Les investisseurs ne sont guère plus rassurés quant aux relations des Etats-Unis de M. Trump avec la Russie, après une rencontre particulièrement fraîche entre Rex Tillerson, chef de la diplomatie américaine, et le président russe, Vladimir Poutine.
Ce contexte écrasait largement "une série plutôt favorable d'actualités" sur le plan économique, a remarqué M. O'Hare, citant de bons indicateurs sur le commerce chinois, ainsi qu'un petit recul des prix à la production en mars aux Etats-Unis dans un contexte de reprise de l'inflation.
Il jugeait aussi favorables dans l'ensemble les résultats trimestriels de plusieurs grandes banques américaines, qui sont parmi les premiers groupes majeurs à publier leurs chiffres sur le début 2017.
- Apple (NASDAQ:AAPL) stagne -
Dans le détail, Citigroup (NYSE:C) prenait 0,63% à 58,88 dollars après avoir annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévu au premier trimestre, grâce à un bond des recettes dans le trading.
De même, JPMorgan Chase a nettement dépassé les attentes au premier trimestre, les bénéfices étant dopés par les recettes générées par le courtage sur des anticipations d'une dérégulation massive promise par M. Trump, et s'adjugeait 0,90% à 86,17 dollars.
En revanche, Wells Fargo, qui tente de se remettre du scandale des comptes fictifs, a légèrement déçu par son chiffre d'affaires trimestriel et son titre perdait 2,30% à 51,90 dollars.
Chez les plus petits établissements, PNC Financial avançait de 3,26% à 119,78 dollars après de petites progressions de son chiffre d'affaires et bénéfices.
En tout état de cause, "les volumes d'échanges pourraient rester faibles, (...) puisque tous les marchés américains seront fermés demain pour le Vendredi saint", ont conclu dans une note les experts de la maison de courtage Charles Schwab, rappelant que le marché de la dette allait déjà clore de façon anticipée jeudi.
Très en forme ces dernières séances, le marché obligataire se repliait légèrement. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,261% contre 2,254% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,907%, contre 2,894% précédemment.
Parmi les valeurs extérieures au secteur bancaire, le géant informatique Apple prenait 0,01% à 141,81 dollars sans grande réaction à des rumeurs de presse sur un projet secret de technique destinée à considérablement faciliter le suivi du diabète.
La chaîne de magasins Pier 1 Imports, spécialiste de l'ameublement d'origine étrangère, chutait de 9,03% à 6,60 dollars, malgré une avancée de son bénéfice net au dernier trimestre, ses prévisions étant jugées particulièrement moroses.