La chancelière allemande Angela Merkel a appelé jeudi à transférer plus de pouvoirs à la Commission européenne pour lutter contre la crise de la dette qui menace la zone euro de désintégration.
Lors d'une conférence presse à Stralsund (nord), après un sommet réunissant les pays riverains de la Baltique, Mme Merkel a déclaré partager l'opinion des présidents de l'Union européenne (UE), Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, estimant que l'Europe et la zone euro avait besoin de plus d'intégration.
"J'ai toujours dit que nous avions besoin de plus d'Europe et que cela signifie en conséquence que plus de compétences doivent être attribuées à la Commission européenne", a dit Mme Merkel.
La chancelière a "salué" les recommandations émises mercredi par la Commission à l'attention d'un certains nombres de pays de la zone euro. Bruxelles a demandé aux pays de l'UE de "redoubler d'efforts" pour surmonter la crise à l'occasion de la publication de ses recommandations économiques, particulièrement dures envers l'Espagne, mais qui n'épargnent pas non plus la France et l'Italie.
Mme Merkel a également estimé que le traité budgétaire - une initiative d'inspiration allemande pour une meilleure discipline des finances publiques - était le "premier pas sur le chemin de l'intégration qui devrait être suivi par d'autres".
"Il y a aussi des étapes vers plus d'intégration qui vont requérir des changements dans le traité (de l'UE). Nous n'en sommes pas là, mais il ne faut pas qu'il y ait de tabous", a-t-elle dit.
Fin juin, les dirigeants européens doivent se réunir à Bruxelles pour discuter des plans pour surmonter la crise de la dette dans la zone euro, alors que plusieurs pays s'enfoncent dans la récession.
"Austérité et discipline budgétaire, réformes structurelles et croissance. Tout cela fait partie du même ensemble", a-t-elle martelé.
Mme Merkel a de nouveau défendu les mesures prises par le gouvernement conservateur du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy pour faire face à la crise bancaire dans ce pays qui inquiète les marchés.
"La situation des banques espagnoles n'a ni été causée par le gouvernement actuel ni par l'austérité budgétaire, mais s'est développée avec la bulle immobilière', a-t-elle dit.