Royal Bank of Scotland (RBS) a accusé une perte massive au troisième trimestre sous le poids de provisions, notamment pour solder l'affaire des ventes forcées d'assurances-crédit mais était saluée en Bourse pour la poursuite de son redressement après son sauvetage par l'Etat en 2008.
La banque, dont l'Etat britannique détient 81% du capital, a enregistré une perte nette de 1,384 milliard de livres (1,72 milliard d'euros) sur la période contre un bénéfice net de 1,226 milliard un an plus tôt, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.
Cette perte s'explique en particulier par une charge de 1,455 milliard destinée à refléter l'évolution de la valeur de sa dette, ainsi que par une nouvelle provision de 400 millions pour faire face aux litiges sur les ventes forcées d'assurances-crédit, qui porte sa facture totale dans cette affaire à 1,7 milliard.
Ces assurances-crédit, appelées PPI ("Payment Protection Insurance"), qui permettaient d'assurer le remboursement d'un crédit malgré une perte de revenus liée à la maladie, au décès ou à la perte d'un emploi, ont longtemps été vendues d'office aux clients avant que cette pratique soit définitivement condamnée au Royaume-Uni.
Lloyds Banking Group a annoncé jeudi une nouvelle provision de 1 milliard de livres dans cette affaire, tandis que Barclays avait annoncé de son côté il y a deux semaines une nouvelle provision de 700 millions.
Au total, le montant provisionné par les banques du pays a dépassé la barre des 10 milliards.
Malgré cette perte, les investisseurs saluaient des résultats qui montrent la poursuite du redressement de l'établissement.
A l'ouverture, RBS prenait 2,37% à 294 pence, signant la plus forte progression de l'indice vedette FTSE 100.
En excluant ses provisions, le résultat opérationnel de RBS a en effet bondi à 1,047 milliard sur le trimestre contre 2 millions un an plus tôt tandis que ses revenus ont par ailleurs progressé de 6,3% à 6,408 milliards de livres.
Le plan de restructuration de la banque, qui s'est soldé par des cessions massives d'actifs et la suppression de milliers d'emplois, "continue de faire d'excellents progrès car nous avons pris les mesures pour rendre la banque plus sûre et plus forte", a assuré le directeur général de RBS, Stephen Hester.
Signe de ce redressement, la banque est sortie en octobre du système gouvernemental de garantie des actifs toxiques, une décision perçue comme un premier pas vers sa privatisation.
Le plan de redressement de RBS d'une durée de cinq ans est "maintenant dans sa dernière phase avec du travail important restant à faire" notamment sur "les questions de réputation", a toutefois souligné M. Hester.
La banque est notamment empêtrée dans le scandale des manipulations du taux interbancaire Libor, qui a décapité sa concurrente Barclays en juillet. Une affaire qui pourrait lui coûter "beaucoup d'argent", comme l'a confié récemment M. Hester.
RBS, qui a déjà licencié plusieurs de ses employés impliqués dans ces manipulations, indique "s'attendre à entamer des négociations pour régler à court terme certaines des enquêtes" ouvertes notamment par les autorités britannique ou américaine.
RBS reste enfin toujours à la recherche d'un acheteur pour 316 de ses agences après le revers représenté par le retrait en octobre de la banque espagnole Santander d'un accord de 2010 d'un montant d'environ 1,65 milliard de livres. Virgin Money et le fonds JC Flowers seraient sur les rangs.