Fini les bornes de stationnement: la jeune pousse spécialisée dans le partage de vélos Mobike, déjà forte de 100 millions d'utilisateurs en Chine, lorgne désormais sur l'Europe et les Etats-Unis, et espère que son système de "vélo-partage" connecté chamboulera le secteur du libre-service.
Cette entreprise en pleine expansion a présenté cette semaine ses bicyclettes bicolores, noires et oranges, lors de la Fortune Brainstorm Tech à Aspen, dans le Colorado.
Beaucoup de villes américaines disposent déjà de vélos en libre-service, mais le cofondateur et directeur général de Mobike, Davis Wang, entend bien faire découvrir son nouveau concept - des vélos qui peuvent se louer presque n'importe où grâce à un simple smartphone - à différentes municipalités.
"Les bornes de location de vélos traditionnelles sont comme des ordinateurs de bureau. Nous sommes comme un smartphone", a-t-il comparé.
Lors de la conférence, il a expliqué que son service, lancé en avril 2016, entend "supprimer les bornes de stationnement et les plots d'attache, pour que le public ait un accès plus facile" aux vélos.
Ces vélos sont construits autour d'un châssis en aluminium, n'ont pas de chaîne mais disposent d'un arbre de transmission et sont dotés d'un frein à disque et des pneus sans chambre: autant de caractéristiques réduisent les besoins en maintenance.
En 15 mois, la start-up s'est développée dans 150 villes, compte six millions de vélos en circulation et affirme maintenant être la plus importante entreprise de partage de vélos au monde.
"Plus de 20 millions de personnes utilisent nos services par jour", a assuré Davis Wang, faisant de ses vélos un moyen de transport plus populaire que le taxi dans certaines villes chinoises, en raison notamment du faible prix de la location: moins d'un demi-dollar.
- 'Nous voulons nous étendre' -
Mobike, après avoir annoncé le mois dernier avoir levé plus de 600 millions de dollars, notamment grâce au soutien du géant Tencent, est maintenant évaluée à plus d'un milliard de dollars.
"Nous voulons nous étendre", a expliqué M. Wang à l'AFP, alors que son entreprise s'est implantée le mois dernier dans deux villes britanniques, dont Manchester, après avoir déjà pénétré les marchés singapourien et japonais.
L'objectif affiché par l'entreprise est maintenant d'être présente dans 200 villes avant la fin de l'année, avec l'Europe et l'Amérique comme principaux objectifs.
"On étudie les marchés locaux et discute avec les pouvoirs publics locaux", aux Etats-Unis, a-t-il développé.
Davis Wang, qui a notamment travaillé chez Uber, pense que Mobike peut coexister avec les services de vélos en libre-service qui existent déjà, et poussera davantage de gens à se tourner vers ce moyen de locomotion.
En Chine, son entreprise est notamment en concurrence avec Ofo, une société elle-même soutenue par le géant du VTC Didi Chuxing.
Un autre défi pour la start-up consiste à pousser les utilisateurs à prendre bien soin des vélos et à ne pas les abandonner n'importe où.
A cet égard, la jeune pousse distribue désormais des points bonus aux cyclistes responsables.