STRASBOURG (Reuters) - La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a jugé jeudi que les vidéos publiées sur la plateforme YouTube par le djihadiste belge Fouad Belkacem, appelant à "renverser les non-musulmans", n'étaient pas protégées par le droit régissant la liberté d'expression.
Fouad Belkacem a été condamné en 2015 à 12 ans de prison pour son rôle dirigeant dans l'organisation interdite Sharia4Belgium qui tentait de recruter des combattants pour rejoindre les rangs du groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.
La CEDH a confirmé un jugement de la justice belge qui estimait en 2013 que les opinions exprimées par Belkacem dans ses vidéos relevaient de la discrimination religieuse et incitaient à la violence contre les non-musulmans.
La Cour a qualifié les discours tenus par Belkacem de "clairement haineux" et "violents".
La juridiction européenne avait été appelée à se prononcer sur la nature des propos de Belkacem et à déterminer s'ils relevaient de la liberté d'expression et de la liberté religieuse et ne constituaient pas une incitation à la violence.
Fouad Belkacem appelait ses abonnés sur YouTube "à renverser les non-musulmans, à leur donner une leçon et à les combattre" tout en prônant l'instauration de la charia, la loi coranique.
Au mois de juin, les dirigeants de l'Union européenne ont appelé les géants de l'internet comme Facebook (NASDAQ:FB), Twitter ou YouTube détenu par Google (NASDAQ:GOOGL) à se montrer plus rigoureux dans le contrôle des contenus publiés sur ces réseaux sociaux.
Ces derniers ont promis de faire un effort, notamment par le partage de procédures techniques, afin de retirer les messages illégaux ou violents.
(Elizabeth Miles; Pierre Sérisier pour le service français)