La compagnie allemande en crise Air Berlin est en contact avec trois prétendants à la reprise de certaines de ses activités mais tous les emplois ne pourront pas être sauvés, a prévenu jeudi son patron.
"En plus de Lufthansa (DE:LHAG), nous sommes en contact avec deux autres intéressés provenant du transport aérien", a déclaré Thomas Winkelmann dans un entretien avec le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) paru jeudi, sans donner de noms.
Le britannique Easyjet et Condor, compagnie allemande appartenant au groupe de tourisme britannique Thomas Cook, sont cités par plusieurs médias.
Sollicités par l'AFP, EasyJet (LON:EZJ) n'a pas voulu faire de commentaires et Condor s'est dit prêt à jouer "un rôle actif dans de possibles solutions" concernant l'avenir d'Air Berlin.
M. Winkelmann, à la tête depuis le mois de mai d'Air Berlin, la deuxième compagnie aérienne allemande, compte sur des accords avec des prétendants en septembre, selon le FAZ.
Très présent dans la presse, deux jours après le lancement d'une procédure d'insolvabilité par son groupe, il s'est voulu rassurant concernant le sort des quelque 8.000 employés de la compagnie. "Je pense atteindre mon but (...) et garantir une grande partie des emplois", a-t-il déclaré au journal Die Zeit.
Selon le FAZ, il a cependant averti lors d'une réunion du personnel que "tous les emplois ne pourr(aient) pas être sauvés" par les accords escomptés avec des prétendants.
- Accord avec Lufthansa ? -
Lâchée par son plus grand actionnaire Etihad, qui la maintenait depuis des années à flot, Air Berlin avait indiqué mardi que ses avions continueraient à voler, alors que des discussions ont lieu avec plusieurs repreneurs éventuels et que le gouvernement allemand lui a offert un sursis de trois mois avec l'octroi d'un prêt-relais de 150 millions d'euros.
Le géant de l'aérien Lufthansa avait annoncé dans la foulée être sur les rangs pour racheter une partie des activités de son cadet.
D'après le Süddeutsche Zeitung à paraître vendredi, les négociations avec Lufthansa devraient entrer dans le vif du sujet dès vendredi et déboucher sur un accord la semaine prochaine. Le groupe serait prêt à reprendre environ 90 appareils (sur environ 140), dont les 38 avions qu'il loue actuellement ainsi que la flotte entière (une vingtaine d'appareils) de Niki, filiale autrichienne d'Air Berlin, toujours selon le quotidien.
L'intervention du gouvernement fédéral pour éviter que les avions d'Air Berlin et de Niki ne restent cloués au sol, à quelques semaines des élections générales du 24 septembre, continuait de faire bondir Ryanair (LON:RYA), qui a déposé une requête devant la Commission européenne et l'office allemand des cartels pour bloquer la reprise d'Air Berlin par Lufthansa.
"Si ce rachat illégal aboutit, nous pourrions avoir des difficultés à obtenir des créneaux horaires dans d'importants aéroports comme Berlin, Munich et Francfort, où Lufthansa contrôlera plus de 80% des créneaux", a regretté dans un communiqué la compagnie irlandaise.