NEW YORK (Reuters) - La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street, a renoncé vendredi à poursuivre au civil deux anciens traders de JPMorgan Chase & Co auxquels elle reprochait d'avoir essayé de dissimuler une partie des 6,2 milliards de dollars (5,27 milliards d'euros) de pertes subies par la banque dans l'affaire dite de la "baleine de Londres" en 2012.
La décision de la SEC d'abandonner les accusations portées à l'encontre de l'Espagnol Javier Martin-Artajo et du Français Julien Grout survient quatre semaines après l'abandon par le département américain de la Justice d'un dossier au pénal contre les deux hommes, qui ont toujours clamé leur innocence.
La justice a conclu que le dossier allait au devant de difficultés après le témoignage jugé peu fiable de Bruno Iksil, le trader français surnommé la "baleine de Londres", qui avait accepté de coopérer avec les enquêteurs fédéraux américains, après avoir reconnu son implication dans l'affaire.
Bruno Iksil a mis en cause la direction de JPMorgan, y compris le directeur général du groupe, Jamie Dimon, qui avait parlé au début de l'affaire de "tempête dans un verre d'eau".
JPMorgan a finalement reconnu ses torts dans l'affaire et accepté de payer plus d'un milliard de dollars pour mettre fin aux poursuites engagées à son encontre aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
"Le gouvernement a fait le bon choix", a déclaré Bill Leone, avocat de Javier Martin-Artajo, interrogé par téléphone. "Il existe depuis un certain temps dans cette affaires des preuves écrasantes montrant que notre client n'a trompé personne ni fait quoi que ce soit de mal".
"Au final, il n'y avait aucune preuve pour étayer les accusations", a dit pour sa part Edward Little, l'un des avocats de Julien Grout.
Sollicité sur le sujet, la SEC n'a pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires.
(Jonathan Stempel à New York; Claude Chendjou pour le service français, édité par Marc Angrand)