PARIS (Reuters) - L'Etat ne baissera pas ses dotations aux collectivités locales en 2018 et prendra le temps de discuter des modalités de leur contribution à la baisse des dépenses publiques que le gouvernement prévoit sur le quinquennat, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
"Pas de baisse de la dotation globale de fonctionnement des collectivités locales dans le budget 2018", a-t-il dit sur France Inter.
Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement a rappelé que le gouvernement avait fixé à 13 milliards d'euros le montant des économies de fonctionnement qu'il attendait des collectivités locales sur l'ensemble du quinquennat.
"On veut prendre le temps de discuter avec les collectivités locales (...) pour diminuer les dépenses de fonctionnement et augmenter l'investissement", a-t-il indiqué.
Le gouvernement demande aux collectivités locales de participer à son objectif de baisse de trois points des dépenses publiques par rapport au PIB fixé pour le quinquennat à hauteur de leur poids dans ces dépenses, à savoir 20%.
Pour 2018, année pour laquelle l'effort global (Etat+Sécurité sociale+collectivités) sera de 20 milliards, cette contribution serait d'"un petit peu moins" .
Lors de la conférence nationale des territoires, en juillet, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait déclaré que l'effort demandé ne passerait pas forcément par une baisse des dotations.
"Nous devons essayer, et c'est un exercice délicat, de trouver un mécanisme assurant la baisse de la dépense publique, la baisse de l'endettement public, plus intelligemment que par l'imposition brutale d'une baisse des dotations", avait-il dit, ajoutant : "Mais cela ne veut pas dire qu'on peut contourner une baisse des dépenses".
Les dotations de l'Etat aux collectivités locales atteignent annuellement de l'ordre de 50 milliards d'euros, dont près des deux tiers proviennent de la dotation globale de fonctionnement.
Le gouvernement a mécontenté les élus locaux en annulant en juillet 300 millions d'euros de crédits destinés aux collectivités, qui s'inquiètent par ailleurs de la suppression annoncée d'une bonne part de la taxe d'habitation, une de leurs principales ressources.
La baisse des contrats aidés, qui a perturbé la rentrée scolaire dans de nombreuses municipalités, est une autre source d'irritation pour les collectivités.
(Cyril Camu et Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)