ZURICH (Reuters) - Le conglomérat suisse ABB a annoncé lundi le rachat de la branche solutions industrielles de General Electric (NYSE:GE) pour 2,6 milliards de dollars (2,18 milliards d'euros) avec l'ambition d'améliorer la marge de cette division dans les cinq prochaines années.
ABB anticipe des synergies potentielles d'environ 200 millions de dollars par an de cet accord, qui prévoit la reprise à son compte de la marque GE sur le long terme.
Le rachat de cette filiale, qui fabrique des coupe-circuits et autres équipements électriques, aura un impact positif sur le bénéfice opérationnel par action d'ABB dès la première année, précise le groupe suisse.
ABB cherche à mieux s'implanter sur le marché nord-américain et à avoir accès aux installations électriques de GE à travers le monde.
ABB a annoncé suspendre son programme de rachat d'actions de trois milliards de dollars dans le cadre de cet accord, qui va en faire le deuxième fournisseur mondial de composants électriques derrière le français Schneider Electric (PA:SCHN).
"Le but essentiel de cette intégration est d'abord de rendre cette activité plus efficace. Et ensuite, de la développer et de l'améliorer", a déclaré le directeur général d'ABB, Ulrich Spiesshofer.
ABB évalue les coûts d'intégration à 400 millions de dollars.
La division de GE réalise un chiffre d'affaires annuel de d'environ 2,7 milliards de dollars, a précisé le conglomérat suisse.
L'excédent brut d'exploitation représente 6% du chiffre d'affaires, soit moins de la moitié de la marge d'exploitation de la division Electrification Products de GE, qui s'établit à 15%.
GE est vivement invité par le fonds spéculatif Trian Fund Management de Nelson Peltz à réduire ses coûts et à se recentrer sur ses grandes activités industrielles.
Certains analystes estiment que le montant de l'opération est très élevé au vu du faible rendement de la division de GE.
"GE Industrial Solutions n'est pas en très bonne forme, donc ABB a beaucoup de travail à accomplir", commente Richard Frei, analyste chez Zürcher Kantonalbank.
ABB a précisé qu'il financerait cette reprise en numéraire et a exclu une augmentation de capital.
Credit Suisse et Dyal Co sont les conseils financiers d'ABB pour cette opération et Davis Polk & Wardelle son conseil juridique.
Le titre du groupe suisse prenait 0,54% à 24,06 francs vers 9h00 GMT à la Bourse de Zurich, qui avançait de 0,22% au même moment.
(John Miller, Juliette Rouillon et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)