FRANCFORT (Reuters) - Les banques de la zone euro sont bien préparées à une forte volatilité sur les taux d'intérêt, indique lundi la Banque centrale européenne (BCE) après avoir simulé différents scénarios allant d'un resserrement monétaire soudain à une paralysie du marché interbancaire comme celle qui avait suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008.
Ces résultats sont publiés au moment où la BCE s'apprête à commencer à réduire sa politique accommodante après des années de taux d'intérêt ultra-bas et d'achats massifs d'obligations.
La BCE a constaté que des taux d'intérêt plus élevés entraîneraient des revenus net d'intérêts plus importants pour la majorité des 111 banques soumises à ses tests de résistance au cours des trois prochaines années, mais en réduisant aussi la valeur de leurs fonds propres.
Les résultats des tests, entamés en février, seront intégrés à l'examen plus vaste effectué par la BCE auprès des banques, afin de déterminer la quantité de fonds propres que chaque établissement doit détenir.
"Si la demande de capital pour chaque banque pourrait être adaptée aux risques identifiés, la demande globale, elle, ne sera pas modifiée au regard de l'analyse faite sur la sensibilité aux taux d'intérêt, tout le reste étant égal", a déclaré l'institut d'émission.
Dans le cadre de ses tests, la BCE a modelé six hypothèses d'un choc de taux pour déterminer comment le revenu net d'intérêts et la valeur des fonds propres du portefeuille bancaire changeraient dans chaque situation.
Les banques, notamment en Allemagne, se plaignent depuis longtemps des taux d'intérêt ultra-bas qui compriment leurs marges.
L'organe de supervision de la BCE en charge de ces tests est officiellement distinct de celui qui détermine la politique monétaire.
(Balazs Koranyi et Francesco Canepa; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)