par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent peu mardi à mi-séance, à l'exception de Londres et Madrid animées par l'actualité politique, et Wall Street est attendue en légère hausse avant le lancement en fin de semaine de la saison des résultats aux Etats-Unis.
Les inquiétudes autour du dossier du nucléaire nord-coréen renforcent par ailleurs la prudence, visible dans la progression des actifs refuge comme le yen et l'or.
À Paris, le CAC 40 est quasiment inchangé (+0,01%) à 5.366,46 points à 11h00 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,06%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,18%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 sont, quant à eux, pratiquement stables.
Les futures sur les trois indices new-yorkais de référence signalent une ouverture de Wall Street en hausse autour de 0,2%.
En Europe, la Bourse de Londres se distingue et gagne 0,2%, portée par la progression de ses valeurs bancaires. Barclays (LON:BARC) évolue en hausse de 0,87%, RBS avance de 1,58%, HSBC prend 1% et Lloyds progresse de 1,03%.
"Le sentiment de marché autour du Brexit s'améliore un peu : on a l'impression que Theresa May privilégie une période de transition et elle a reçu le soutien de Boris Jonhson hier sur Twitter", relève Alexandre Baradez, analyste marchés chez IG markets.
Selon une source politique, la Première ministre britannique a reçu lundi des dirigeants de grandes entreprises pour tenter d'apaiser leurs inquiétudes et elle leur a assuré qu'il y aurait bien une période de transition de deux ans après le Brexit proprement dit.
La progression des banques britanniques permet de compenser l'impact sur les valeurs exportatrices du FTSE du rebond de la livre sterling (+0,37%). La production manufacturière a augmenté plus que prévu en août au Royaume-Uni, ce qui conforte le scénario d'une hausse prochaine des taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre.
DISCOURS ATTENDU DU PRÉSIDENT DE L'EXÉCUTIF CATALAN
En Espagne, l'Ibex 35 recule de 1,09% avant l'intervention très attendue du président de l'exécutif catalan, Carles Puigdemont. Ce dernier doit prendre la parole à 16h00 GMT devant le Parlement régional et pourrait à cette occasion proclamer l'indépendance de la Catalogne en s'appuyant sur les résultats du référendum du 1er octobre.
"Nous n'avons pas vu de déclarations ou de signes importants des séparatistes qui laisseraient entrevoir un changement de stratégie avant la discussion aujourd'hui au parlement catalan", écrivent les économistes de Barclays.
"Par conséquent, en ce moment, il semble probable que le président Carles Puigdemont s'en tienne à annoncer une déclaration d'indépendance unilatérale de la Catalogne", ajoutent-ils.
Aux valeurs en Europe, Dassault Aviation perd 2,92% alors que le P-DG du constructeur aéronautique français a évoqué un nouveau retard pour le futur avion d'affaires Falcon 5X en raison de problèmes sur son moteur, fabriqué par Safran (PA:SAF) (-0,74%).
A l'inverse, LVMH (PA:LVMH) grimpe de 2,24% après avoir fait largement mieux que prévu au troisième trimestre. Le groupe de luxe entraîne dans son sillage l'ensemble du secteur en Europe, dont Kering (PA:PRTP) (+1,57%) et Moncler (MI:MONC) (+2,3%).
Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, le parfumeur suisse Givaudan grimpe de 3,92% après l'annonce d'une hausse plus forte que prévu de ses ventes au troisième trimestre et la confirmation de ses objectifs à horizon 2020.
ANNIVERSAIRE DU PARTI COMMUNISTE NORD-CORÉEN
Du côté du pétrole, les cours du brut évoluent en hausse de plus de 1% alors que le secrétaire général de l'Opep a appelé mardi les producteurs américains de pétrole de schiste à contribuer aux efforts de désengorgement du marché pétrolier mondial.
Sur le marché des changes, le yen progresse de 0,24% face au dollar, favorisé par le regain d'inquiétudes autour du dossier nord-coréen. Pyongyang célèbre mardi l'anniversaire de la fondation du parti au pouvoir, ce qui fait craindre une nouvelle initiative militaire.
L'or avance de 0,5% à plus de 1.290 dollars l'once, un plus haut depuis fin septembre, à la faveur de la faiblesse du dollar et des craintes liées à la Corée du Nord.
L'euro gagne pour sa part 0,37% à 1,1783 dollar, soutenu par les déclarations de Sabine Lautenschläger, l'une des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), en faveur d'une réduction dès 2018 des achats d'actifs de l'institution.
L'euro profite aussi des chiffres mensuels de la balance commerciale allemande, qui montrent une augmentation de l'excédent en août, les exportations ayant progressé nettement plus que les importations.
La séance sur les marchés sera aussi animée par les nouvelles prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour l'économie mondiale à 13h00 GMT.
Les investisseurs suivront aussi mercredi la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) avant le lancement en fin de semaine du bal des publications de résultats trimestriels.
Selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, les entreprises du S&P 500 devraient avoir enregistré une croissance de leur bénéfice par action de 4,8% en moyenne lors du troisième trimestre.
(édité par Bertrand Boucey)