PARIS (Reuters) - François de Rugy (LREM), le président de l'Assemblée nationale, a annoncé mercredi qu'il plaiderait pour la levée de l'immunité parlementaire des députés accusés de harcèlement sexuel.
Le président de l'Assemblée, qui estime qu'il n'est "pas toujours facile de témoigner, d'aller porter plainte", a rappelé dans une déclaration à la presse que depuis 2013 il existait à l'Assemblée "une personne, une référente qui est à l'écoute" des personnes s'estimant victimes de harcèlement.
François de Rugy a ajouté que cette "référente" avait "déjà eu à accompagner un certain nombre de collaboratrices, de collaborateurs".
"Je souhaite qu'il y ait un soutien pour ensuite actionner une procédure judiciaire", a-t-il poursuivi avant d'annoncer que l'immunité parlementaire serait levée si un élu voulait faire obstacle à la justice.
"Si jamais un ou une députée voulait utiliser son immunité parlementaire pour refuser de répondre à la justice, pour faire obstacle au bon fonctionnement de la justice, sur ce sujet comme sur les autres, nous procéderions et je plaiderais devant le bureau de l'Assemblée pour que l'immunité parlementaire soit levée", a-t-il averti.
Un député La République en marche (LREM), Christophe Arend, a porté plainte le 20 octobre pour dénonciation calomnieuse contre son ancienne attachée parlementaire qui l'accuse de harcèlement et d'agression sexuels.
Le groupe LREM à l'Assemblée, prenant acte de ces "graves accusations", a rappelé que Christophe Arend bénéficiait de la présomption d'innocence.
Un autre député au moins a été accusé des mêmes faits.
François de Rugy a démenti formellement l'existence d'une "liste noire de députés" harceleurs.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)