Black Friday c’est Maintenant ! Ne passez pas à côté 60 % DE REDUCTION InvestingProPROFITER DES SOLDES

"Plan social" annoncé sur le marché des VTC

Publié le 13/11/2017 18:42
Des milliers de chauffeurs de VTC risquent de se retrouver sur le carreau en 2018 (Photo Lionel BONAVENTURE. AFP)
ISOS
-

Des milliers de chauffeurs de VTC risquent de se retrouver sur le carreau en 2018 (Photo Lionel BONAVENTURE. AFP)

Des milliers de chauffeurs salariés de transporteurs exerçant sous le statut Loti vont se retrouver sur le carreau en 2018 faute d'avoir obtenu leur carte de VTC, une "boucherie" annoncée qui masque des responsabilités partagées.

Les Loti doivent en théorie se limiter au transport collectif sur réservation. Mais ces sociétés se sont engouffrées sur le marché des VTC et taxis et ont embauché des milliers de salariés, qui constituent la majorité des chauffeurs utilisateurs des plateformes type Uber.

La loi Grandguillaume, votée fin décembre 2016, les a exclus des grandes villes, leur laissant un an pour devenir VTC soit en passant le nouvel examen commun avec les taxis, soit par équivalence pour ceux justifiant d'un an d'expérience. Jusqu'à présent, ils peuvent exercer avec un simple permis.

Or, à un mois et demi de l'échéance, des centaines de chauffeurs ont échoué et des milliers d'autres n'ont pas entamé les démarches car "c'est un vrai parcours du combattant, ils sont démoralisés", explique Charles Nahmias, de l'association AMT, qui regroupe des exploitants et salariés.

En octobre, seuls 47% des chauffeurs Loti utilisant Uber sans carte de VTC déclaraient des démarches en cours, 39% comptaient le faire "prochainement" et 5% avaient abandonné, selon un sondage Ipsos (PA:ISOS) pour Uber.

Ils invoquent le manque de temps, le coût et la complexité de la procédure. Certains disent avoir mal compris la loi ou ne pas s'être sentis concerné.

D'après une estimation du cabinet BCG pour Uber, moins de 1.700 Loti auront obtenu d'ici fin décembre l'examen ou l'équivalence, et 14.000 resteraient sur la touche.

Le répit de trois mois accordé vendredi par le gouvernement aux chauffeurs qui auront engagé les démarches d'ici la fin d'année ne renversera pas la situation.

- 'Catastrophe sociale' -

"Tout le monde ne pourra pas engager les démarches, cela va être une catastrophe sociale", dénonce Charles Nahmias, parlant de "plan social créé par le gouvernement".

Le retard des examens, démarrés en mai, n'explique pas tout: les sessions à venir ne sont pas pleines. Leur "difficulté" découragerait nombre de candidats, dont une grande partie n'a pas le bac (40% des chauffeurs Uber).

"Sans une bonne préparation, c'est voué à l'échec", estime Helmi Mamlouk (FO Capa VTC), favorable comme tous les syndicats à ce durcissement des règles d'entrée pour en finir avec la "concurrence déloyale" des Loti.

Mais "on amène les gens à l'abattoir", "c'est une boucherie", dénoncent la CFDT VTC-Loti et AMT.

Aux épreuves, organisées par les chambres des métiers et de l'artisanat, le taux de réussite varie de 10% à 20%, selon les plateformes.

Recalée en septembre, Céline (prénom modifié) est sous le choc car elle pensait "avoir réussi". "Il y a un problème quelque part. On devrait avoir un examinateur neutre, pas la chambre des taxis", estime l'ex-commerciale titulaire d'une licence en droit, arrivée "par hasard" sur le marché des VTC après un licenciement.

Gérante de sa société Loti depuis octobre 2016, elle attend d'avoir une année comptable complète pour monter un dossier d'équivalence.

Une procédure qui n'est pas non plus une formalité: certains se font recaler ou ne peuvent déposer de dossier car ils ont été "sous-déclarés" ou "pas déclarés du tout", soulèvent des syndicats. "Ils ont été exploités et trompés. Maintenant ils vont se retrouver au chômage, c'est la double peine pour eux", s'indigne Fabian Tosolini (CFDT).

M. Nahmias, de l'AMT, botte en touche: "je ne suis pas derrière tous les patrons", et assure que "80% des problèmes seraient réglés si le gouvernement acceptait les relevés d'heures de connexion" plutôt que les feuilles de paie.

Enfin, l'obligation de fournir un casier judiciaire B2 vierge "bloque beaucoup de chauffeurs", selon M. Mamlouk.

Face à cette situation, Uber affirme avoir "communiqué depuis des mois" auprès de ses chauffeurs et déployé "des moyens considérables", dont 2 millions d'euros pour aider 5.000 d'entre eux à passer l'examen.

Uber dit "espérer que les acteurs publics trouveront rapidement des solutions concrètes", sinon "il y aura beaucoup moins de chauffeurs".

Reçus lundi au ministère, plusieurs syndicats de VTC ont menacé de "blocages" pendant la période des fêtes si le gouvernement ne revenait pas sur le délai accordé.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés