Le ministre grec des Finances Yannis Stournaras regrette "l'approche maximaliste" de la troïka des créanciers du pays (UE-BCE-FMI) dans ses négociations avec Athènes, l'avertissant dans un entretien vendredi au Financial Times qu'il n'est pas possible d'exiger encore du pays n'importe quelle réforme.Au parlement grec, "la majorité est très étroite. Donc nous devons faire attention", explique M. Stournaras, soulignant que "certaines choses peuvent être faites, d'autres non".La majorité parlementaire du gouvernement de coalition droite-socialistes, dirigé par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, s'est réduite au fil des mois depuis les élections de juin 2012 et ne compte plus que 153 députés sur un total de 300.Yannis Stournaras regrette "l'approche maximaliste" jusqu'ici adoptée par les représentants de la troïka dans leurs négociations avec le gouvernement grec, au point de faire peur aux marchés et de déprimer l'activité des commerçants lors de leurs visites régulières à Athènes.Les négociateurs de la troïka sont attendus dans la capitale grecque la semaine prochaine pour reprendre leur audit trimestriel du pays qui a déjà subi d'importants retards depuis l'automne en raison de désaccords avec Athènes. La Grèce s'est engagée vis-à-vis de ses créanciers à des mesures d'austérité et réformes structurelles drastiques en échange de deux programmes de prêts successifs d'un total de plus de 240 milliards pour lui éviter la faillite.Dans ses récentes réponses à l'enquête en cours au parlement européen sur le fonctionnement de la troïka, le ministres grec des Finances avait déjà critiqué les attentes trop draconiennes de cette association inédite UE-BCE-FMI née pour affronter la crise des dettes souveraines européennes en 2010.Interrogé sur une éventuelle suppression de la troïka dans sa forme actuelle, lors d'une conférence de presse à Athènes jeudi soir, le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a défendu "l'importance" de la troïka et "la participation du FMI (au sein de cet organe) malgré parfois certains désaccords" entre UE et FMI."Je crois, que malgré les critiques émanant de la Grèce et d'autres pays sur la légitimité de la troïka, il faut dire qu'il s'agit d'un organe très important (...) qui assume la responsabilité d'évaluer les progrès effectués par chaque pays membre sur l'avancement des réformes", a souligné M. Steinmeier.