Les négociations entre Transdev, l'actionnaire majoritaire de la SNCM, et l'intersyndicale de la compagnie maritime ont repris mardi à la préfecture de Marseille, après près de huit heures de réunion lundi autour du médiateur du gouvernement, alors que la grève entre dans sa troisième semaine.
Lundi, les négociateurs se sont quittés sur des "demandes claires" aux actionnaires, l’État (25%), mais surtout Transdev (66%), a expliqué mardi au moment d'entrer en réunion à la préfecture le délégué CFE-CGC des officiers, Pierre Maupoint de Vandeul.
L'intersyndicale CGT - SAMMM - FO - CFE-CGC - CFDT - CFTC s'est dit prête à négocier un nouveau plan avec la nouvelle direction, mais uniquement "dans un cadre sécurisé", c'est-à-dire avec l'assurance de ne pas envoyer la compagnie au tribunal de commerce, a-t-il rappelé.
Cette garantie doit également s'accompagner de la recherche de nouveaux partenaires, Transdev n'ayant jamais caché son intention de se désengager de la compagnie.
Lundi, actionnaires et représentants de salariés ont négocié de 14H30 à plus de 22H00 autour du médiateur désigné par le gouvernement, Gilles Bélier.
La CFE-CGC a souhaité lundi soir dans un communiqué aboutir mardi "à un projet de protocole et de calendrier, sécurisé et sûr, qui para(ît) accessible au terme des discussions de ce jour", mais attendait pour cela "le déblocage" de Transdev.
Peu avant le début des négociations, lundi, les élus de la mairie de Marseille, de la communauté urbaine et du conseil général avaient proposé que soit négocié un moratoire de quatre mois durant lesquels les actionnaires s'engageraient à ne pas recourir au tribunal de commerce, en échange d'une reprise du travail.
L'intersyndicale, à laquelle seul le Syndicat des travailleurs corses (STC) ne s'est pas associé, s'est lancée depuis le 24 juin dans une grève reconductible qui cloue à quai les huit navires de la SNCM, opérateur historique de la desserte Marseille-Corse assurant aussi des traversées vers le Maghreb.
Les syndicats réclament dans leurs préavis l'assurance de ne pas aller au tribunal de commerce et la mise en place du plan industriel porté par l'ancienne direction, qui prévoyait 500 suppressions d'emplois sur 2.600 contre l'achat de quatre navires.
Ce plan a été abandonné par la nouvelle direction après le limogeage en mai de l'ancienne direction par Transdev avec l'appui de l’État.