par Niklas Pollard et Johannes Hellstrom
STOCKHOLM (Reuters) - Le constructeur de camions Volvo a publié vendredi un bénéfice courant inférieur au consensus, la reprise plus lente que prévu du marché européen, le plus important pour lui, s'étant traduite par des surcapacités de production.
Le groupe suédois, premier employeur privé du pays, a néanmoins assuré que les efforts entrepris pour relever ses prix et améliorer ses marges portaient leurs fruits légèrement plus vite qu'attendu.
A la Bourse de Stockholm, l'action Volvo perdait 4,06% à 8h51 GMT, la plus forte baisse de l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300, qui abandonnait alors 0,33%.
Volvo, qui dispute à l'allemand Daimler et à Scania et MAN, les deux marques du groupe Volkswagen, le podium mondial du marché des camions, a réalisé au deuxième trimestre un bénéfice d'exploitation hors charges de restructuration de 4,3 milliards de couronnes suédoises (470 millions d'euros) contre 3,3 milliards de couronnes au deuxième trimestre 2013.
Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un résultat de cinq milliards de couronnes.
Le marché nord-américain a vu sa croissance s'accélérer cette année avec la reprise aux Etats-Unis tandis qu'en Europe, le remplacement de flottes vieillissantes ne compensait qu'en partie le contrecoup de la vague d'achats qu'avait déclenchée l'entrée en vigueur l'an dernier de nouvelles normes en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
LA MARGE REMONTE LENTEMENT
Volvo, qui possède aussi les marques Renault Trucks, Mack et UD, a précisé que ses nouvelles commandes avaient diminué de 6% sur un an au deuxième trimestre, alors que les analystes prévoyaient un recul limité à 3%.
"Après un premier trimestre faible, le marché européen s'est progressivement repris au deuxième trimestre mais l'amélioration a débuté un peu plus tard qu'anticipé", a expliqué Volvo dans un communiqué.
"Vers la fin du trimestre, les prises de commandes ont augmenté et le taux d'utilisation des capacités de nos usines s'est amélioré."
Volvo a confirmé ses prévisions de marché pour l'ensemble de l'année, qui intègrent une croissance solide en Amérique du Nord et une légère baisse en Europe en raison du mauvais début d'année.
Au-delà de l'évolution de ses marchés, les investisseurs attendent de Volvo qu'il fasse la preuve de sa capacité à améliorer durablement sa rentabilité, historiquement inférieure à celle de ses grands concurrents.
Au deuxième trimestre, la marge d'exploitation du groupe a atteint 4,9% contre 4,5% un an auparavant, mais elle reste loin du niveau de près de 9% affiché en 2012, lors du lancement du plan d'amélioration des performances élaboré par le directeur général, Olof Persson.
(Niklas Pollard et Johannes Hellstrom, Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand)