Les syndicats du groupe Gad ne cachaient pas jleur soulagement après l'annonce du dépôt d'une offre de reprise de l'abattoir Gad de Josselin par la SVA Jean Rozé (groupe Intermarché), mais restaient inquiets en l'absence de précisions quant au nombre d'emplois concernés sur les 750 que compte le site.
Cette offre de reprise, déposée auprès du tribunal de commerce de Rennes, "comprend les actifs corporels et incorporels de l'unité d’abattage-découpe" de porcs de Josselin, indique le groupe dans un communiqué. "Sur le plan social, un nombre significatif d'emplois sera repris", poursuit-il sans autre précision.
"Nous réservons ces informations aux représentants du personnel dans le respect des règles de droit", a commenté le PDG de la SVA Jean Rozé, Dominique Langlois, interrogé par l'AFP. Une réunion est prévue le lundi 29 septembre avec le liquidateur judiciaire, a-t-il indiqué.
Concernant l'activité, la SVA Jean Rozé prévoit "un niveau de 23.000 porcs par semaine", ce qui correspond à l'activité actuelle du site, a ajouté M. Langlois.
L'offre de la SVA Jean Rozé confirme la lettre d'intention de reprise que la société avait déjà déposée. "Avec cette offre, nous sommes maintenant dans un processus concret", a déclaré M. Langlois.
"Nous attendons avec impatience l'audience, le 13 octobre, du tribunal de commerce qui va étudier l'offre", a ajouté M. Langlois.
"L'annonce nous rassure un peu, même si on s'y attendait de toutes façons suite à la lettre d'intention", a déclaré Patrick Piguel, le délégué de la CFDT chez Gad, interrogé par l'AFP.
"Mais on ne sait toujours pas combien d'emplois sont concernés par cette reprise. Malgré l'annonce, les salariés sont encore sous tension, l'activité des abattoirs est faible", a-t-il ajouté.
Annick Le Guevel, membre (CFDT) du CCE de Gad, a elle aussi fait part d'un certain soulagement. "Tant que ce n'était pas officiel, on pouvait craindre un empêchement au dernier moment", a-t-elle confié à l'AFP.
"Maintenant, ils disent qu'ils vont reprendre un +nombre significatif d'emplois+. Qu'est-ce que ça veut dire ?", s'est-elle interrogée.
-'Que personne ne reste sans solution'-
"Et reste à voir les possibilités de reclassements soit dans le groupe Intermarché, soit à la Cecab (le groupe coopératif morbihannais dont dépend Gad) pour que personne ne reste sans solution. On va y travailler à partir de lundi", a-t-elle conclu.
L'abattoir avait été placé en liquidation judiciaire le 11 septembre avec une poursuite d'activité de trois mois, laissant ainsi au groupe Intermarché, seul repreneur connu à ce jour, de finaliser son offre.
"A priori, je n'ai pas connaissance que d'autres sociétés aient déposé une offre", a ajouté M. Langlois dont la société (3.600 salariés) réalise un chiffre d'affaire de 1,5 milliard d'euros, toutes activités confondues.
Les repreneurs potentiels avaient jusqu'à ce jeudi pour en déposer une. Le liquidateur judiciaire, contacté pour donner des précisions sur ce sujet, était injoignable jeudi soir.
C'est début août qu'en raison de problèmes de trésorerie, la direction de Gad avait fait part de son intention d'ouvrir une procédure de liquidation judiciaire.
Cette annonce avait plongé les salariés du site morbihannais dans le désarroi. Car Gad avait déjà supprimé l'an dernier près de 900 emplois, principalement sur le second abattoir de l'entreprise, à Lampaul-Guimiliau (Finistère).
Le projet de réouverture de cet abattoir, porté par 7 anciens cadres, a été abandonné en raison de l'engagement du groupe Intermarché à Josselin. "Intermarché à Josselin, ça tue la filière", avait indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, l'un de ces anciens cadres.