par Joshua Franklin
ZURICH (Reuters) - UBS a prévenu lundi qu'elle devait se préparer à de nouvelles amendes dans le cadre d'une enquête pour manipulation présumée sur le marché des changes.
La première banque suisse précise par ailleurs dans un document destiné à ses actionnaires que des discussions ont démarré avec certaines autorités en vue d'un possible règlement.
Les discussions, sur une éventuelle insuffisance des contrôles au sein de la banque, pourraient déboucher sur des pénalités financières, dit UBS.
Des discussions avec d'autres autorités impliquées dans les enquêtes sur le marché des changes pourraient débuter très prochainement, ajoute la banque.
UBS ne précise pas avec quelles autorités elle a entamé des négociations mais il pourrait s'agir de la Financial Conduct Authority (FCA).
Selon des sources bancaires, le gendarme britannique du secteur a entamé la semaine dernière des négociations avec six banques dont UBS en vue d'un accord global de règlement des procédures en cours sur des soupçons d'entente et de manipulation du marché des changes
Les autres banques engagées dans les discussions sont, selon les mêmes sources, Barclays, HSBC, Royal Bank of Scotland, JPMorgan JPM.N et Citi.
UBS, qui a déjà dû débourser 1,5 milliard de dollars en amendes et pénalités pour un scandale de manipulation des taux d'intérêt de réference, a provisionné cette année 2,08 milliards de dollars en prévision de pénalités liées à l'enquête sur les changes. Elle a prévenu que cela pourrait ne pas suffire.
UBS CRÉE UNE NOUVELLE HOLDING
La banque suisse a par ailleurs annoncé lundi, dans le même document adressé à ses actionnaires, une offre d'échange à parité pour créer une nouvelle holding, UBS Group AG, qui chapeautera ses activités et sera plus facile à gérer en cas de crise.
UBS avait annoncé en mai l'abandon de sa structure actuelle, celle d'une maison-mère avec des branches interconnectées, afin de se conformer à la nouvelle réglementation sur les banques d'importance systémique, dites "too big to fail" (TBTF).
En échange, elle devrait bénéficier d'un abaissement des exigences en matière de fonds propres.
En mai, le régulateur suisse Finma avait publié des règles provisoires obligeant UBS à détenir d'ici à 2019 des fonds propres équivalant à 19,2% de ses actifs.
Dans le document présentant l'offre, UBS promet un dividende additionnel de 0,25 franc suisse par action une fois que l'échange d'actions aura été effectué. Cette distribution interviendra vraisemblablement en 2015, ajoute le groupe.
L'offre courra du 14 octobre au 11 novembre.
Le changement de structure juridique n'aura pas d'incidence sur la stratégie du groupe, ajoute UBS.
En plus de la nouvelle holding de tête, la banque prévoit de créer une filiale suisse à la mi-2015 puis une société holding pour ses activités américaines d'ici la mi-2016.
Ce changement de structure signifie que les activités d'UBS pourront être séparées plus facilement si l'une venait à connaître des problèmes, évitant ainsi une réédition du précédent de 2008 quand le contribuable suisse avait dû voler au secours de la banque après de lourdes pertes de plus de 50 milliards de dollars essuyées aux Etats-Unis.
Le prospectus actualise également le montant des réserves, portées à 27,1 milliards de francs suisses au 31 août contre 26,3 milliards à fin juin. Les fonds propres revenant aux actionnaires ressortaient quant à eux à 50,8 milliards de francs à la même date contre 49,5 milliards.
L'action UBS prenait 0,36% à 16,76 francs suisses à la Bourse de Zurich vers 13h00 GMT.
(Véronique Tison, Marc Joanny et Patrick Vignal pour le service français)