Tandis que les consommateurs traquaient les dernières bonnes affaires mardi à la fin des soldes, les commerçants faisaient leurs comptes: une bonne partie d'entre eux affichaient leur satisfaction, mais beaucoup regrettaient aussi une date de démarrage tardive.
Si tous s'accordaient à dire que les soldes d'été ont démarré en fanfare, une partie des commerçants s'estimaient pénalisés par un début le 30 juin, trois jours avant les vacances scolaires, au lieu du 24 l'année dernière. La loi fixe le début des soldes d'été au dernier mercredi de juin.
Le bilan provisoire n'en est pas moins "globalement satisfaisant", a fait valoir le secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli. Il s'attend ainsi à "une progression moyenne de plus de 5% --entre 5 et 15%--", a-t-il expliqué lors d'un point de presse aux Galeries Lafayette Haussmann à Paris. Pour les résultats définitifs, il faudra attendre fin août.
Ce dernier cru, qui a bénéficié du climat mais aussi de l'afflux de touristes profitant de la hausse du dollar, "vient rompre avec (le) cycle de baisse" des ventes constaté lors des deux soldes d'été précédents, a-t-il souligné. Pourtant, "l'attentisme de la consommation pouvait laisser craindre des chiffres moins favorables", a relevé M. Novelli.
Du côté des grands magasins c'est effectivement l'euphorie. Ce circuit de distribution se porte bien depuis plusieurs mois, à contre-courant d'un secteur du textile en crise depuis 2008.
"Nous avons des progressions à deux chiffres pour les grands magasins, avec une poussée particulièrement forte pour Paris, sans doute due au tourisme", a expliqué à l'AFP Claude Boulle, président de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV).
Au sein du Groupe Galeries Lafayette, les grands magasins du même nom ont vu leurs ventes progresser de 15% au niveau national et 30% à Haussmann, tandis que les ventes du BHV ont cru de 3%, selon des communiqués du groupe.
Au Printemps Haussmann, les ventes ont progressé de 20%. "C'est un très bon cru", s'est félicitée une porte-parole.
Du côté des centres commerciaux, les soldes "se sont bien passés", selon Jean-Michel Silberstein, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), évoquant une augmentation de la fréquentation et des ventes "de l'ordre de 3%" pour les trois premières semaines. "On aurait pu faire mieux si on avait démarré plus tôt", a-t-il regretté.
Chez les commerçants indépendants de la Fédération nationale de l'habillement (FNH), le premier bilan "est assez satisfaisant", selon son président Charles Melcer.
Déception en revanche pour la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH). "Les deux premières semaines ont été bonnes et ensuite le soufflé est retombé", a regretté son président Jean-Marc Génis. Passé le 14 juillet, "il n'y a plus personne dans les villes".
"Les premiers jours ont bien fonctionné mais après cela n'a pas suivi", avait aussi indiqué lundi François-Marie Grau, délégué général de la Fédération française du prêt-à-porter féminin.
Alors que certains commerçants mettent en cause l'impact sur leurs ventes des soldes flottants (qui leur permettent de choisir deux semaines supplémentaires de soldes dans l'année), M. Novelli a annoncé qu'il réunirait avant le 15 septembre les fédérations du commerce.
"On tirera un bilan moins passionné de cette réforme qui m'apparaît très positive", a-t-il assuré.