par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse à l'ouverture jeudi, les préoccupations monétaires étant susceptibles de l'emporter de nouveau à l'approche des réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,34% pour le CAC 40 à Paris, de 0,43% pour le Dax à Francfort, de 0,05% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,44% pour l'EuroStoxx 50.
Les décisions inattendues de la banque centrale d'Australie (RBA) et de la Banque du Canada (BoC) de relever leur taux directeur respectif ont renforcé les incertitudes quant aux choix que pourraient effectuer la Fed et la BCE le 14 et 15 juin, ainsi que dans les mois à venir.
Pour le moment, les marchés monétaires prévoient pour la semaine prochaine une hausse des taux de 25 points de base en zone euro et un statu quo aux Etats-Unis. L'OCDE a cependant indiqué mercredi anticiper un taux de dépôt final de la BCE à 4,25% contre 3,25% actuellement et un pic de taux des "fed funds" aux Etats-Unis de 5,25%-5,5% contre 5%-5,25% actuellement alors que les investisseurs estimaient encore très récemment que la fin de la remontée du coût du crédit était proche.
Pour Tapas Strickland, directeur des marchés financiers chez NAB, les décisions de la BoC et de la RBA soulignent que les banques centrales n'en ont pas fini avec le cycle de hausse. "Les données des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis de la semaine prochaine seront déterminantes pour savoir si la Fed ira de l'avant en juin ou sautera (cette réunion) comme largement anticipé", a-t-il déclaré.
Dans les indicateurs du jour, la deuxième estimation du PIB (produit intérieur brut) en zone euro pour le premier trimestre est attendu à 09h00 GMT.
Au Japon, l'économie a progressé plus rapidement qu'estimé au premier trimestre, avec un PIB à 2,7% sur un an, à la faveur notamment d'une hausse des dépenses des entreprises.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mercredi, les investisseurs prenant leurs gains sur les grandes valeurs technologiques avant les chiffres mensuels de l'inflation américaine et la réunion de politique monétaire de la Fed.
L'indice Dow Jones a gagné 0,27%, ou 91,74 points, à 33.665,02 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 16,33 points, soit 0,38%, à 4 .267,52 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 171,52 points (-1,29%) à 13.104,90 points.
Meta Platforms (NASDAQ:META) (-2,77%), maison mère de Facebook, a été affectée par un article du Wall Street Journal selon lequel des contenus pédopornographiques seraient diffusés sur Instagram.
Netflix (NASDAQ:NFLX), qui gagnait plus de 4% à l'ouverture, a terminé quasiment à l'équilibre (+0,12%) après que Wells Fargo (NYSE:WFC) a relevé son objectif de cours de 400 à 500 dollars, le niveau plus élevé à Wall Street, selon Refinitiv.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en repli de 0,8% à 31.658,28 points et le Topix, plus large, a reflué de 0,67% à 2.191,5 points.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) perd 0,48%
En Chine, le SSE Composite de Shanghai progresse en revanche de 0,48% et le CSI 300 gagne 0,73%.
CHANGES/TAUX
Le dollar est quasiment inchangé (-0,01%) jeudi face à un panier de devises de référence alors que les cambistes continuent d'évaluer la possibilité d'une pause sur les taux de la Fed en juin avant une reprise en juillet.
La monnaie japonaise s'échange à 139,91 yens pour un dollar, soutenue par les chiffres révisés du PIB japonais au premier trimestre.
L'euro s'affiche à 1,0707 dollar (+0,09%).
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans grappille deux points de base, à 3,805%, tandis que son équivalent allemand de même échéance en prend environ trois points de base, à 2,471%
PÉTROLE
Le marché pétrolier est pratiquement inchangé, les investisseurs étant partagés entre les inquiétudes sur la demande mondiale et la décision de l'Arabie saoudite de réduire encore sa production en juillet.
Le Brent grignote 0,13% à 76,85 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,1% à 72,46 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)