Le ministre des Finances Michel Sapin a réaffirmé dimanche qu'il visait en 2015 une croissance supérieure à 1%, en souhaitant qu'elle s'inscrive dans la durée, ce qu'il a jugé "tout à fait possible".
Le taux de croissance de 0,6% au premier trimestre annoncé cette semaine par l'Insee est "une belle nouvelle, une bonne nouvelle pour la France", a déclaré M. Sapin, interrogé dans une émission diffusée sur BFM TV-RMC-Le Point. "Ce que je veux, c'est que cette année la France fasse mieux que le 1%", a-t-il réaffirmé.
"Ce chiffre du premier trimestre montre que notre politique a des résultats positifs, à une condition, c'est que ça se fasse maintenant dans la durée", a estimé le ministre. "Il faut une croissance plus forte en emplois, plus consistante en emplois", a-t-il ajouté.
"Je souhaite que la croissance, pour la première fois depuis trois années consécutives, (...) soit supérieure à 1% parce qu'à partir du moment où on est supérieur à 1% en croissance, ça commence à se voir (...) en termes d'emplois", selon M. Sapin.
Le ministre a dit vouloir "une croissance plus forte, mais durable" pour "s'inscrire dans la durée enfin retrouvée".
"Je le crois tout à fait possible", a-t-il assuré, en misant sur la consommation des ménages et les exportations. Mais "il reste un élément décisif (...) il faut que l'investissement des entreprises reparte", a dit le ministre.
Interrogé sur l'objectif avancé en 2012 d'une croissance de 2 à 2,5% en 2017, M. Sapin a dit qu'il "ne pens(ait) pas" que ce soit possible "parce qu'il faut monter progressivement".
Mais "plus de 1% cette année, plus de 1,5% l'année prochaine. Là, nous sommes dans une trajectoire qui permet de faire reculer le chômage", a-t-il affirmé.
La prévision de 2-2,5% que les socialistes avaient faites pendant la campagne présidentielle de 2012 n'est "pas l'erreur d'un camp ou d'une autre (...) c'est l'erreur de tous", a-t-il dit, en soulignant que le candidat de la droite Nicolas Sarkozy avait fait une prévision similaire.
M. Sapin a ajouté que "les taux de croissance de demain ne sont plus des taux de croissance comme ceux qu'on a pu connaître" par le passé. "Ce qui n'est pas gravissime du point de vue du chômage parce que je pense qu'on peut faire reculer le chômage avec des taux de croissance plus faibles", a-t-il poursuivi.