PARIS (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro ne voient toujours de base pour l'ouverture de négociations pour un troisième plan d'aide à la Grèce, peut-on lire dimanche dans un projet de communiqué de l'Eurogroupe.
Ce texte n'a pas été validé par les grands argentiers de la zone euro et pourrait être transmis en l'état aux chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro qui se réunissent à 16h00 à Bruxelles pour prendre le relais de leurs ministres des Finances.
"L'Eurogroupe (...) est parvenu à la conclusion qu'il n'y a pas encore de base pour commencer les négociations sur un nouveau programme", constate le document obtenu par Reuters.
Les négociateurs européens veulent qu'un certain nombre de réformes demandées à la Grèce soient votées au Parlement avant d'entamer formellement les négociations.
Le projet de communiqué stipule que des changements dans la TVA, les retraites et l'indépendance de l'office statistique en Grèce doivent intervenir avant l'ouverture d'une procédure formelle sur un nouveau plan de sauvetage.
La Grèce doit aussi renforcer son programme de privatisations et une décote sur la dette grecque est exclue, ajoute le document.
En outre, la Grèce devrait accepter de transférer 50 milliards d'euros d'actifs publics dans un fonds de garantie.
L'incertitude quant à l'issue du sommet de la zone euro dimanche reste totale, de nombreux pays estimant que le gouvernement d'Alexis Tsipras ne dispose pas de la crédibilité nécessaire pour bénéficier d'une nouvelle aide européenne.
Ce dernier a toutefois fait approuver par le Parlement grec samedi un programme de réforme proche de celui proposé par les créanciers et rejeté par référendum en Grèce dimanche dernier.
Une partie des dirigeants européens redoutent qu'après l'obtention des fonds, le gouvernement grec n'interrompe la mise en oeuvre des privatisations et des réformes promises à ses créanciers, comme celle des retraites ou de la fiscalité.
(Jan Strupczewski, Tom Koerkemeier et Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse)