La Grèce, aux limites de ses capacités financières, a honoré lundi un remboursement de 750 millions d'euros dus mardi au FMI. Mais il est temps que les négociations avec les créanciers avancent, car c'est environ 11,5 milliards d'euros qu'il faudra encore verser rien qu'en juin, juillet et août.
Outre ces remboursements, qui représentent le principal et les intérêts de ce que la Grèce doit en particulier au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque centrale Européenne (BCE), l'agence de la dette grecque (PDMA) devra aussi trouver dans ces trois mois des investisseurs intéressés par le renouvellement de 9,2 milliards d'euros de bons du Trésor à trois mois et six mois.
Or, en ce qui concerne ces bons du Trésor (qui font généralement l'objet d'une émission de chaque type tous les mois), le taux de couverture, c'est-à-dire le rapport entre l'offre et la demande, a baissé depuis l'arrivée au pouvoir en janvier du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, témoignant de l'inquiétude des investisseurs sur les capacités financières du pays à court terme.
Car la Grèce n'a plus reçu un sou de ses créanciers depuis août 2014, alors qu'était au pouvoir l'ancien gouvernement de coalition conservateurs-socialistes d'Antonis Samaras.
Bien que plus souple dans les négociations que la gauche radicale, l'ancien gouvernement avait renâclé à adopter certaines mesures budgétaires demandées par les créanciers en échange des derniers 7,2 milliards d'euros du deuxième plan de sauvetage du pays, qui commencent à faire cruellement défaut aux caisses du pays.
C'est pourquoi chaque versement au FMI fait désormais l'objet d'un grand suspense médiatique.
Un très bon connaisseur de la dette grecque s'en amusait début avril, lorsqu'il fallait trouver 450 millions d'euros pour le FMI.
Mais cette fois, cette source est un peu plus inquiète. Après le versement dû mardi, "un accord serait plus que bienvenu", soupire-t-elle, estimant désormais que les choses "devraient tenir jusqu'à début juin".
- En JUIN, en revanche, pas moins de quatre versements de principal seront exigés par le FMI, tandis que la Grèce devra aussi payer environ 450 millions d'intérêts sur le mois.
Pour le principal, les échéances sont :
. le 5 juin, 302,5 millions d'euros (M EUR)
. le 12 juin, 340,3 M EUR
. le 16 juin, 567,2 M EUR
. le 19 juin, 340,3 M EUR
Ces chiffres peuvent très légèrement varier, les échéances ayant été calculées en DTS (droits de tirages spéciaux, une monnaie basée sur un panier de devises, et dont le cours évolue avec celui de ces devises).
- En JUILLET et AOUT, il n'y aura qu'un remboursement au FMI, mais ces deux mois sont marqués par d'énormes remboursements d'obligations à la BCE ou aux banques centrales européennes, outre environ un milliard d'euros d'intérêts en juillet et 600 millions en août.
. 13 juillet : 453,8 M EUR au FMI
. 20 juillet : environ 3,5 milliards d'euros aux banques centrales (2,1 mds à la BCE et 1,4 md aux banques centrales européennes)
. 20 août : environ 3,2 milliards d'euros aux banques centrales (3,02 mds à la BCE et 170 millions aux banques centrales européennes).
Pour la toute fin d'été, septembre marquera une pause, mais toute relative, avec 1,5 milliard d'euros de principal pour le FMI (outre quelques centaines de millions d'euros d'intérêts), en quatre paiements égaux à ceux de juin.