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Après des ventes décevantes, Pfizer sous pression pour avaler un rival

Publié le 01/08/2017 19:18
Mis à jour le 01/08/2017 19:45
Le logo de Pfizer à Cambridge dans le Massachusetts le 18 mars 2017 (Photo DOMINICK REUTER. AFP)
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Le logo de Pfizer à Cambridge dans le Massachusetts le 18 mars 2017 (Photo DOMINICK REUTER. AFP)

La pression est montée d'un cran mardi sur le laboratoire Pfizer (NYSE:PFE) pour relancer sa croissance via une grosse acquisition, après des ventes trimestrielles décevantes affectées par l'expiration des brevets de certains médicaments et le dollar fort.

Pfizer a certes enregistré un bond de 50% à 3,07 milliards de dollars de son bénéfice net au deuxième trimestre, mais le deuxième trimestre 2016 avait été grevé de charges d'un montant de près de 820 millions de dollars.

Le chiffre d'affaires lors des trois mois achevés fin juin a diminué de 2% à 12,9 milliards de dollars, inférieur aux 13,08 milliards escomptés. La faute à la division "médicaments matures", regroupant les médicaments comme le Viagra dont les brevets ont expiré ou vont l'être, dont les ventes ont chuté de 13,5% à 5,2 milliards de dollars.

Ce recul n'a pas pu être compensé par les traitements innovants (oncologie et immunologie notamment) dont les ventes n'ont augmenté que de 9% à 7,67 milliards de dollars, freinées par une baisse des recettes générées par l'anti-inflammatoire Enbrel et les vaccins de la famille Prevnar contre les infections invasives comme la pneumonie. La bonne forme d'Ibrance, le traitement contre le cancer du sein, n'a rien changé.

A Wall Street, le titre perdait 0,09% à 33,13 dollars vers 16H50 GMT. Il stagne depuis le début de l'année alors que l'indice boursier S&P 500, le plus surveillé par les milieux d'affaires, a gagné plus de 10%.

Ce décalage s'explique en grande partie par le fait que la communauté financière s'interroge sur les perspectives d'avenir de Pfizer, lesquelles passent, selon les analystes, soit par une nouvelle cure d'austérité, soit une scission en deux du groupe, soit des acquisitions dont une de grande taille.

C'est cette dernière hypothèse qui a les faveurs des analystes financiers, qui ont profité de la conférence téléphonique de présentation des résultats mardi pour griller le PDG Ian Read.

- Médicaments prometteurs -

"La stratégie est-elle de grossir en taille et de se scinder? Est-ce de diminuer votre taux d'imposition et de vous renforcer en oncologie?" a interrogé Jami Rubin, analyste de Goldman Sachs (NYSE:GS).

"Nous regardons le prix des actifs (...) mais nous avons besoin de voir la réforme fiscale ou (de savoir) qu'il n'y en aura pas une pour évaluer proprement la valeur des actifs", a répondu M. Read.

S'il n'a pas refuté qu'une acquisition est "le chemin le plus court pour parvenir à la croissance", il a insisté sur le fait que Pfizer ne pouvait se lancer à l'aveugle.

La réforme fiscale promise par Donald Trump est censée non seulement abaisser le taux de l'impôt sur les sociétés, mais aussi contenir un dispositif favorisant le rapatriement par les entreprises américaines des liquidités détenues à l'étranger pour éviter de payer les impôts.

Pfizer, qui a un trésor de guerre de plus de 200 millions de dollars hors des Etats-Unis, espère rapatrier cet argent et s'en servir pour avaler un grand laboratoire pharmaceutique local. Bristol-Myers Squibb, qui développe des traitements contre les cancers, est une des proies potentielles. "C'est la cible la plus probable", estime Jeffrey Holford, un expert de Jefferies.

Pfizer a cassé sa tirelire lors des trois dernières années pour tenter d'acheter tour à tour le britannique AstraZeneca (LON:AZN) et son compatriote Allergan (Botox), dont le siège est en Irlande, afin de payer moins d'impôts. Mais ces transactions, baptisées "tax inversion", ont été torpillées par l'ancienne administration Obama.

En attendant, le groupe pharmaceutique new-yorkais a mis en avant mardi son pipeline de traitements en développement, qui contiendrait de 25 à 30 médicaments prometteurs, dont 15 qualifiés de futurs "blockbusters". Ils pourraient être autorisés par la FDA, l'autorité sanitaire américaine, d'ici 2020.

"Notre stratégie (à court terme) consiste toujours à profiter des opportunités qui se présentent et à continuer à développer notre pipeline tout en maîtrisant notre structure de coûts", a déclaré Ian Read.

Le groupe a relevé le bas de la fourchette de son bénéfice par action ajusté pour 2017, qui devrait désormais être compris entre 2,54 et 2,60 dollars contre de 2,50 à 2,60 dollars auparavant. Le chiffre d'affaires annuel est toujours attendu entre 52 et 54 milliards de dollars.

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