PARIS (Reuters) - François Hollande a défendu lundi, durant les commémorations de la Libération de Paris, sa politique économique fondée sur la baisse des déficits et la compétitivité, une stratégie fustigée par son ministre de l'Economie démissionnaire, Arnaud Montebourg.
"Nous n'obtiendrons rien sans effort, rien sans abnégation, rien sans courage", a déclaré le président de la République, qui enchaîne avec son Premier ministre, Manuel Valls, les consultations afin de pallier le départ du chantre de la démondialisation mais aussi des ministres de l'Education nationale, Benoît Hamon, et de la Culture, Aurélie Filippetti. Le nouveau gouvernement devrait être connu mardi.
Vantant les ambitions et la réussite du programme politique du Conseil national de la résistance (CNR) après la Seconde Guerre mondiale, le chef de l'Etat a tracé un parallèle avec l'époque actuelle.
"Les résistants voulaient une société juste qui conjugue tous les efforts pour lutter contre le fanatisme, une société où les ambitions légitimes de l'entreprise devaient être équilibrées par les garanties sociales", a déclaré François Hollande, dont le pacte de responsabilité et ses baisses de charges pour les entreprises sont contestés à sa gauche.
"Aujourd'hui encore, toute notre action doit être consacrée à cet objectif, concentrée sur ce but : restaurer la compétitivité de la France, pour assurer son indépendance, et lutter contre les inégalités pour préserver la cohésion sociale", a-t-il conclu.
Moins de cinq mois après avoir constitué un "gouvernement de combat", Manuel Valls a présenté lundi la démission surprise de son équipe pour écarter Arnaud Montebourg, qui avait vivement critiqué les choix économiques de François Hollande.
Sans majorité acquise à l'Assemblée, François Hollande joue son va-tout en imposant sa ligne sociale-démocrate aux frondeurs socialistes, une confrontation à haut risque qui fait planer le risque d'une dissolution.
Le groupe socialiste détient une fragile majorité à l'Assemblée et de nombreux parlementaires se sont déjà désolidarisés du gouvernement, comme en avril, quand 41 frondeurs s'étaient abstenus sur le vote du programme d'économies 2015-2017.
(Julien Ponthus, édité par Tangi Salaün)