La Bourse de Paris se repliait vendredi matin (-0,56%) et souffrait de la chute de BNP Paribas (PARIS:BNPP), menacée d'une sanction record aux Etats-Unis, dans une séance où la prudence prévaut avant la réunion de la BCE jeudi prochain.
A 09H45 (07H45 GMT), l'indice CAC 40 perdait 25,33 points à 4.505,18 points. La veille, il avait signé une séance blanche (-0,02%), à l'instar de la précédente.
Les marchés européens sont "sur une note prudente avant les rendez-vous majeurs de la semaine prochaine", observent les analystes de Saxo Banque.
"Les échanges ont été un peu timides cette semaine, alors que les traders se tournent les pouces dans l'attente de l'annonce espérée d'un assouplissement monétaire par la BCE", observe de son côté Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets.
"Tout tourne autour de la BCE en ce moment et cela devrait probablement nourrir la prudence des investisseurs, juste au cas où son plan de soutien s'avère moins agressif que ce que le marché anticipe", estime Stan Shamu, analyste chez IG.
Dans ce contexte, les premières estimations de l'inflation au mois de mai en Italie et en Espagne revêtent une importance particulière.
La hausse des prix est d'ailleurs restée faible en mai en Espagne. Si l'inflation reste trop basse dans les grands pays de la zone euro, cela accrédite a priori le scénario d'une action imminente de la part de la BCE.
Les investisseurs regardent aussi les ventes de détail en Allemagne. Elles ont diminué de manière plus forte que prévu en avril.
D'autres indicateurs sont attendus en provenance des Etats-Unis: dépenses et revenus des ménages en avril, activité économique de la région de Chicago et confiance des consommateurs pour le mois de mai.
Parmi les valeurs, BNP Paribas chutait lourdement et accentuait la prudence du CAC 40 par rapport aux autres marchés européens. La banque est menacée d'une amende record (plus de 10 milliards de dollars, selon le Wall Sreet Journal) et d'un retrait de sa licence bancaire aux Etats-Unis, où elle est accusée d'avoir contourné l'embargo contre Cuba, l'Iran et le Soudan.
La chute d'EDF (PARIS:EDF) (-3,38% à 25,69 euros) pesait aussi sur le CAC. La banque suisse UBS a annoncé qu'elle était "plus prudente" sur le titre, à cause de l'exposition de l'énergéticien au marché de gros à partir de 2016.
Le secteur bancaire en général était aussi pénalisé par la dégradation par Moody's de la perspective de la note à négative sur 82 banques européennes. Société Générale (PARIS:SOGN) perdait ainsi 1,82% à 42,42 euros, Natixis (PARIS:CNAT) 0,82% à 4,95 euros et Crédit Agricole (PARIS:CAGR) 0,91% à 11,44 euros.
Enfin, GDF Suez (PARIS:GSZ) prenait 0,37% à 20,45 euros, après avoir annoncé l'acquisition de la société américaine Ecova, spécialisée dans l'efficacité énergétique en Amérique du Nord, pour un montant de 335 millions de dollars.