BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne n'est pas parvenue mardi à se mettre d'accord sur une position commune concernant la fourniture d'armes aux Kurdes d'Irak qui luttent contre l'Etat islamique, laissant aux gouvernements qui le souhaitent le soin d'envoyer des armes en prenant contact avec Bagdad.
La Commission européenne a par ailleurs annoncé une aide supplémentaire de cinq millions d'euros pour les personnes déplacées en Irak, ce qui porte l'enveloppe globale à 17 millions d'euros.
Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a demandé à la communauté internationale dimanche à fournir aux Kurdes des armes pour les aider à repousser les djihadistes.
Le feu vert a été donné mardi par les ambassadeurs des Vingt-Huit, qui ont tenu une réunion exceptionnelle sur l'Irak, l'Ukraine et Gaza.
"Les (ambassadeurs) ont noté la demande urgente des autorités régionales kurdes à certains Etats membres d'un soutien militaire et souligné la nécessité de considérer cette demande en étroite coordination avec les autorités irakiennes", a déclaré un porte-parole de la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton.
Selon des diplomates, certains Etats de l'UE se sont opposés à l'envoi d'armes, en faisant valoir qu'il n'y avait pas d'accord général au niveau de l'UE pour le faire, mais qu'ils ne pouvaient empêcher les pays qui le souhaitent de le faire.
Parmi les pays favorables à l'envoi d'armes figurent la France, l'Italie et la République tchèque, indiquent les diplomates. Ils n'ont pas toutefois dit qu'ils allaient mettre leur souhait à exécution, souligne-t-on.
La Commission européenne a par ailleurs activé le Centre de Coordination de la Réaction d'Urgence (CCRU), pour cordonner l'aide pour le compte des 28 Etats membres, ce qui permettra une distribution plus efficace de l'aide aux réfugiés à l'intérieur de l'Irak.
Le service diplomatique de l'UE va discuter avec les voisins de l'Irak pour voir ce qu'il convient de faire pour la suite, a déclaré le porte-parole de Catherine Ashton, Sébastien Brabant.
De retour d'un déplacement en Irak dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a demandé à Catherine Ashton de réunir les ministres des Alaires étrangères de l'UE.
L'Italie, qui assure actuellement la présidence de l'UE, a elle aussi appelé à une réunion exceptionnelle des ministres des Affaires étrangères.
Les ambassadeurs ne se sont pas prononcés mardi au sujet d'une telle réunion. Selon certains diplomates, elle pourrait avoir lieu la semaine prochaine.
(Adrian Croft; Danielle Rouquié pour le service français)