PARIS (Reuters) - Le procès des anciens dirigeants de France Télécom dont la responsabilité est mise en cause dans une vague de suicides d'employés de cette entreprise aura lieu à partir du 6 mai 2019 au tribunal correctionnel de Paris, a-t-on appris mercredi de sources syndicale et judiciaire.
Les juges d'instruction ont ordonné en juin dernier le renvoi en correctionnelle de l'ancien PDG Didier Lombard et de six ex-cadres de France Télécom, devenu Orange, pour harcèlement moral et complicité de harcèlement moral. Orange sera également jugé en tant que personne morale.
Il est prévu que le procès s'étale sur 21 audiences, jusqu'au 2 juillet 2019, selon la convocation. Il couronnera près de neuf ans de procédure.
Didier Lombard, devenu PDG de France Télécom début 2005, avait engagé un plan de restructuration draconien. Une vague de suicides, tentatives de suicides et dépressions avait frappé l'entreprise de 2006 à 2009, année où le plan NEXT a été arrêté après qu'une salariée a sauté par la fenêtre devant ses collègues.
Les syndicats CFE-CGC et SUD, parties civiles, souhaitent un procès pour l'exemple.
Orange conteste les accusations portées contre l'entreprise et son ancienne direction. L'avocat de Didier Lombard, Me Jean Veil, a pour sa part jugé "absurde" le renvoi de son client en correctionnelle.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)