La Bourse de Paris se montrait attentiste lundi (-0,02%), avant la publication d'indicateurs d'activité et d'inflation en zone euro qui devraient peser dans les décisions que prendra la BCE lors de sa réunion jeudi.
A 09H29 (07H29 GMT), l'indice CAC 40 cédait 0,87 points à 4.518,7 points. Vendredi, il s'était légèrement replié (-0,24%), pénalisé par la chute de BNP Paribas.
La séance du jour consacre le retour des investisseurs, après le pont de l'Ascension, qui a vu les volumes échangés sur la place parisienne se réduire à peau de chagrin en fin de semaine dernière.
Ils se concentreront avant tout sur les indices d'activité manufacturière (PMI) en zone euro, et sur l'évolution de l'inflation en Allemagne au mois de mai.
Ces indicateurs "devraient planter le décor pour la réunion de la BCE jeudi", résume Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets.
La Banque centrale européenne a alimenté les espoirs du marché ces dernières semaines. Son président Mario Draghi et ses lieutenants n'ont eu de cesse d'évoquer une probable action grâce à des mesures de soutien exceptionnelles pour l'économie de la zone euro, tout en restant évasifs sur les modalités précises d'une intervention.
La BCE cherche notamment à lutter contre le spectre de la déflation: une spirale à la baisse des prix doublée d'une paralysie de l'activité, capable de gripper la reprise aperçue sur le Vieux Continent. A ce titre, les indicateurs du jour peuvent confirmer ce risque déflationniste et plaider en faveur d'une intervention rapide.
"M. Draghi a conditionné son intervention à la mise-à-jour des prévisions économiques, notamment sur l’inflation. (...) Mais, après les déclarations répétées d'intervention possible et probable des différents membres, l'absence de décision ce jeudi serait très déstabilisatrice pour les marchés", estime Christian Parisot, un analyste du courtier Aurel BGC.
Quelques membres de la BCE doivent encore s'exprimer lundi. Ils ne devraient toutefois pas faire bouger le marché, sauf à révéler les modalités du plan d'action de l'institution.
La concentration des attentes sur l'Europe éclipse quelque peu les indicateurs américains du jour. Mais les investisseurs garderont un oeil sur l'activité manufacturière (indice ISM) aux Etats-Unis en mai, et les dépenses de construction effectuées en avril.
Parmi les valeurs, BNP Paribas souffrait (-1,91% à 50,39 euros) de l'abaissement de sa recommandation par Goldman Sachs, à "neutre" contre "acheter" auparavant. La banque française est toujours sous pression aux Etats-Unis. Les autorités américaines tentent d'obtenir le licenciement d'employés de la BNP, en plus d'une amende de 10 milliards de dollars, dans le litige où elle est accusée d'avoir enfreint l'embargo américain contre le Soudan ou l'Iran.
Airbus Group capitalisait (+1,41% à 53,35 euros) sur la commande ferme annoncée par Air New Zealand. La compagnie compte acheter 14 Airbus moyen-courriers d'une valeur de 1,5 milliard de dollars au prix catalogue.
STMicroelectronics baissait nettement (-0,94% à 7,27 euros), pénalisé par l'abaissement par Citigroup de sa recommandation sur la valeur, à "vendre" contre "neutre" auparavant.
Lagardère souffrait aussi (-0,96% à 25,32 euros) d'un abaissement de recommandation, Société Générale étant passée à "neutre" contre "acheter" auparavant.
Les constructeurs automobile Renault (+0,74% à 69,57 euros) et PSA Peugeot Citroën (+1,3% à 10,52 euros) profitaient de la progression de leurs ventes de voitures neuves en mai.
Canal+ reculait de 0,66% à 6,01 euros après avoir perdu la bataille des droits télévisuels de la Ligue 1 à l'international contre son rival BeIn Sports. La Ligue de football professionnel a attribué ces droits à la chaîne qatarie BeIn Sports pour 80 millions d'euros annuels sur la période 2018-2024.
Rodriguez Group dégringolait (-11,22% à 1,74 euros). Le fabricant de yachts de luxe, en redressement judiciaire, a reconnu qu'un doute pesait sur la continuité de son exploitation après avoir plus que doublé ses pertes au premier semestre 2013-2014.
Faiveley Transport lâchait 1,93% à 55,34 euros, après avoir vu son bénéfice net chuter de 15,5% au terme de son exercice décalé 2013-2014 achevé fin mars, et confirmé ses perspectives de faible croissance pour celui en cours.
Heurtey Petrochem perdait 1,17% à 37,11 euros, malgré le bouclage de son augmentation de capital qui lui a permis de réunir 35,3 millions d'euros, qui serviront à financer son développement dans les technologies gazières.