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Brexit: Nissan freine à Sunderland, coup de semonce pour l'automobile

Publié le 04/02/2019 15:47
Mis à jour le 04/02/2019 16:15
Des employés quittent le site de Nissan à Sunderland , dans le nord-est de l'Angleterre, en octobre 2016 (Photo SCOTT HEPPELL. AFP)

Des employés quittent le site de Nissan à Sunderland , dans le nord-est de l'Angleterre, en octobre 2016 (Photo SCOTT HEPPELL. AFP)

Des employés quittent le site de Nissan à Sunderland , dans le nord-est de l'Angleterre, en octobre 2016 (Photo SCOTT HEPPELL. AFP)

La décision de Nissan (T:7201) de renoncer à fabriquer un crossover dans le nord-est de l'Angleterre constitue un revirement spectaculaire du constructeur japonais et un coup sévère pour l'industrie automobile britannique à deux mois du Brexit.

Dimanche, invoquant notamment "l'incertitude persistante" quant à la forme future du Brexit, le groupe japonais est revenu sur sa décision, dévoilée en octobre 2016, d'assembler le X-Trail pour le marché européen dans sa gigantesque usine britannique, la plus grande d'Europe.

A la place, ce 4X4 urbain sera fabriqué à Kyushu, l'île du sud du Japon où il est déjà assemblé pour d'autres marchés.

Cette annonce au coeur du week-end a fait l'effet d'une douche froide dans les fraîches contrées du nord de l'Angleterre où se situe Sunderland, une cité de près de 300.000 habitants sauvée de la désindustrialisation par l'arrivée du constructeur japonais dans les années 1980 et qui a voté majoritairement pour le Brexit au référendum de juin 2016.

Mais l'onde de choc a résonné jusqu'à Londres. "L'annonce de Nissan constitue un coup pour le secteur et la région, où l'on tablait sur un agrandissement du site et de la main-d'oeuvre employée", a déploré le ministre des Entreprises, Greg Clark.

Ce revirement du constructeur nippon ne signifie certes pas que le site et ses 7.000 salariés sont menacés. D'autres véhicules y sont construits, notamment la voiture électrique Leaf, et de nouveaux sont attendus comme les derniers modèles des crossover Juke et Qashqai. Aucun plan de réduction d'effectifs n'est prévu dans la plus grande usine automobile du Royaume-Uni.

Reste que la déception dans la région risque d'être à la hauteur du soulagement manifesté en octobre 2016 lorsque la direction du groupe japonais avait confirmé son ancrage sur place - en prévoyant d'y assembler son nouveau Qashqai mais aussi le X-Trail.

A l'époque, le PDG du groupe, Carlos Ghosn, était venu rencontrer la Première ministre britannique Theresa May afin d'obtenir un certain nombre d'assurances sur les conditions de production des automobiles au Royaume-Uni et de commerce avec l'Europe continentale après le Brexit.

Le détail complet de ces assurances n'a jamais été dévoilé mais M. Ghosn avait été suffisamment satisfait pour que le constructeur japonais donne son feu vert à Sunderland quelques jours plus tard.

- Chute des investissements -

Depuis, les incertitudes autour du Brexit prévu le 29 mars 2019 se sont néanmoins accrues et Carlos Ghosn a par ailleurs été révoqué avec fracas le 22 novembre dernier de la présidence de Nissan, en raison de soupçons de malversations financières qu'il nie.

Or le rôle de M. Ghosn "avait été déterminant pour obtenir des assurances du gouvernement britannique et prendre la décision de produire davantage au Royaume-Uni", a souligné David Bailey, professeur à l'Aston Business School, sur la BBC.

D'après ce spécialiste de la politique industrielle, le constructeur a enclenché "une réévaluation" de certaines décisions d'investissement prises du temps de M. Ghosn.

En outre, "l'incertitude autour de l'entreprise coïncide avec une incertitude massive autour de la relation future avec l'Europe", a poursuivi le professeur.

En expliquant sa décision, le constructeur a d'ailleurs souligné que "l'incertitude persistante autour des futures relations du Royaume-Uni avec l'UE n'aide pas des entreprises comme la nôtre à planifier l'avenir".

Après le rejet par les députés à Westminster de l'accord négocié entre Londres et Bruxelles, les conditions du départ britannique de l'UE restent inconnues à moins de deux mois du largage des amarres.

Le secteur automobile est particulièrement frappé par ce flou artistique, car l'assemblage d'une automobile au Royaume-Uni nécessite des pièces détachées qui voyagent souvent de part et d'autre de la Manche avant de finir dans une voiture.

Le géant américain Ford (NYSE:F) a par exemple chiffré à 800 millions de dollars le coût potentiel dans ses comptes 2019 d'un divorce sans accord entre Londres et Bruxelles.

Le britannique Jaguar Land Rover a annoncé de son côté l'arrêt de sa production pour une semaine du 8 au 12 avril afin d'éviter les perturbations du Brexit, et Toyota (T:7203) a également prévenu d'une interruption temporaire de sa production en Angleterre en cas de "no deal".

Tous constructeurs confondus, les investissements ont chuté de près de moitié l'an passé dans le secteur au Royaume-Uni.

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