PARIS (Reuters) - Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, indiquera lundi "la voie à suivre" pour favoriser une reprise des discussions entre la Grèce et ses créanciers, a déclaré Pierre Moscovici, pour qui les parties sont "à quelques centimètres d'un accord".
Invité de RTL, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières a estimé qu'il restait "des marges pour la négociation".
Il a exhorté en retour le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, à appeler au "oui" pour le référendum du 5 juillet sur le plan d'aide à son pays.
"Ma conviction comme négociateur (...) c'est que nous sommes à quelques mètres, à quelques centimètres d'un accord. Il faut qu'on continue à discuter. La Commission européenne, sa porte est toujours ouverte", a dit Pierre Moscovici.
"Il y aura sans aucun doute des discussions cette semaine", a-t-il précisé.
Jean-Claude Juncker, qui doit s'exprimer ce lundi à 12h00 (10h00 GMT) "va indiquer ce qu'est la voie à suivre". "Je souhaite que tout le monde, je dis bien tout le monde, s'engage dans cette voie du compromis".
L'enjeu, a-t-il poursuivi, est de "parvenir à convaincre le gouvernement grec d'appeler à voter 'oui'" et "comment nous pouvons faire en sorte qu'on vote 'oui' en Grèce". "Moi je souhaite que M. Tsipras puisse appeler à voter 'oui'".
LA FRANCE, "TRAIT D'UNION"
Les positions entre Athènes et ses créanciers étaient "assez proches" avant qu'Alexis Tsipras ne décide de rompre les pourparlers, "maintenant il reste encore un espace", a insisté Pierre Moscovici.
Il s'est voulu rassurant sur les conséquences d'une possible sortie de la Grèce de la zone euro : "La zone euro aujourd'hui a tous les moyens de traiter toutes les situations, (...) nous avons tous les pare-feux pour faire face à ça".
Pierre Moscovici a assuré que "les impacts éventuels sur l'économie française seraient très limités".
Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a déclaré sur France Inter que son pays pourrait être "un trait d'union" en vue d'"un dialogue fructueux".
"Cette négociation (...) elle peut reprendre à tout moment", a-t-il dit.
"J'ai pour ma part pris mal que le gouvernement interrompe les négociations, alors que grâce à la France en particulier, allait être discutée, par exemple, la question du poids de la dette", a-t-il déclaré.
Néanmoins, "nous sommes bien placés pour que nous soyons les acteurs de cette reprise du dialogue, en lien avec les autorités européennes".
"Est-ce que demain il peut y avoir une nouvelle capacité à accompagner la Grèce? La réponse est oui, dans les conditions du dialogue, de la négociation, de la discussion, du respect".
"La place de la Grèce, c'est dans l'euro", a souligné Michel Sapin, qui considère toutefois qu'un "Grexit" est désormais "une possibilité".
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)