Payer sa place de parking depuis chez soi, ouvrir aux particuliers les parkings d'entreprises vides le week-end ou encore permettre d'y recharger les voitures électriques: le secteur multiplie les expériences pour s'adapter à l'évolution des attentes des utilisateurs.
Partant du constat que 23% des automobilistes repèrent en amont l'endroit où ils vont se garer, via leur ordinateur, leur téléphone portable ou leur GPS, la société néerlandaise Q-Park, numéro deux du stationnement en France, lancera ainsi mi-juillet dans dix parkings pilotes la possibilité de payer en avance sa place de parking, en plus de la simple réservation.
"C'est l'assurance d'avoir une place disponible et de ne pas avoir de surprise sur le prix", souligne Michèle Salvadoretti, directrice générale de Q-Park France, qui gère 180 ouvrages dans 80 villes du pays.
Ce service est rendu possible par les progrès des technologies de reconnaissance, puisque l'automobiliste ayant déjà réglé s'identifiera à la borne du parking par la lecture laser d'un code-barre ou d'un QR-Code.
Dans le futur, l'intégration dans les téléphones ou les cartes bleues de la technologie sans-fil NFC permettra encore davantage de "fluidifier le parcours du client", estime Michèle Salvadoretti.
Les exploitants de parcs de stationnement réfléchissent aussi aux moyens d'accompagner les agglomérations dans leurs politiques de reconquête des centre-villes.
Ainsi, la construction d'un parking enterré, pour rendre aux piétons une place devenue un "champ de voitures", sera aussi l'occasion de proposer des solutions alternatives de déplacements, telles que l'auto-partage ou des vélos à assistance électrique, ou encore des points de ralliement pour le covoiturage ou de recharge des véhicules électriques, explique à l'AFP Serge Clémente, président-directeur général de Vinci Park, poids lourd historique du secteur avec 2.500 parkings gérés.
loin de l'image du parking bétonné et humide
Ces possibilités font partie d'un ensemble de plus de 30 services, proposés à la carte aux municipalités en fonction de leurs besoins, et rassemblés dans une nouvelle offre commerciale, Open Park, dévoilée mercredi par la filiale de Vinci à l'occasion du salon professionnel Parkopolis.
Q-Park développe par ailleurs les espaces réservés aux motos dans ses parcs enterrés, ainsi que les points de relais pour la livraison en centre-ville.
A Saint-Quentin-en-Yvelines, une expérience permet depuis quelques années d'utiliser le passe Navigo pour l'abonnement de parking, ajoute la société.
Les deux groupes, principaux acteurs du secteur avec Effia, filiale de la SNCF, multiplient aussi les services annexes, pour rendre plus agréable l'expérience de leurs clients, loin de l'image du parking bétonné et humide: distributeurs de boissons, réseau wifi, prêts de parapluies, kiosques à journaux...
"Il ne faut pas non plus en faire trop", avertit Lise Botrel, directrice du marketing chez Q-Park. Le parking "reste un lieu de passage" et la volonté de la majorité des utilisateurs est d'y passer le moins de temps possible, souligne-t-elle.
Autre voie à explorer, selon les acteurs du secteur: la mutualisation des parcs de stationnement entre public et privé, entre entreprises et particuliers.
Une entreprise dont le parking est sous-utilisé, ou utilisé exclusivement en semaine et la journée, pourrait ainsi louer ses capacités excédentaires et ouvrir le parking au public.
Cela permettrait de construire moins de nouvelles places de stationnement, qui renchérissent de façon significative le coût des projets immobiliers. Chaque place enterrée coûte en effet 40.000 à 50.000 euros à construire, selon Serge Clémente.
Cette mutualisation, déjà relativement développée en Amérique du Nord existe encore très peu en France. "Il reste à régler certains problèmes relatifs aux contrôles d'accès et à équiper ces parkings en moyens de paiement", souligne le dirigeant.