La Bourse de Paris a terminé en repli vendredi (-0,59%) temporisant après ses récentes hausses dans la foulée d'indicateurs mitigés aux Etats-Unis, tandis que le contexte reste marqué par l'incertitude politique en Grèce.
L'indice CAC 40 a perdu 27,18 points à 4.604,25 points, dans un volume d'échanges soutenu de 4,8 milliards d'euros. La veille, il avait rebondi de 0,44%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,41% et Londres 0,90%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a reculé de 0,60%.
La cote parisienne avait ouvert en hausse, bénéficiant notamment des gains enregistrés par Wall Street jeudi, avant de passer dans le rouge, digérant la nouvelle baisse des prix dans la zone euro.
Celle-ci s'est accentuée en janvier (-0,6% sur un an), après un recul de 0,2% en décembre, tandis que le taux de chômage a reculé à 11,4% en décembre.
De son côté, la Bourse de New York a ouvert en repli après la publication d'un chiffre de croissance moins bon que prévu outre-Atlantique.
La croissance de l'économie des Etats-Unis a été moindre que prévu au 4e trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) augmentant de 2,6% en rythme annualisé d'octobre à décembre, selon une première estimation. Cela représente une déception pour les analystes qui tablaient sur une expansion de 3,2%.
La semaine dernière "le marché a très fortement monté" après l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d'un vaste plan de rachats d'actifs s'étendant aux dettes souveraines, et il a désormais "besoin de souffler" estime Guillaume Garabédian, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.
"On est dans une phase de temporisation et de digestion de la nouvelle", souligne-t-il.
Par ailleurs, les marchés américains sont traversés par "une certaine nervosité" due notamment à des indicateurs et résultats d'entreprises mitigés, poursuit M. Garabédian.
Après les 5% de croissance affichés au 3e trimestre, "ce ralentissement n'est pas inquiétant", estiment toutefois dans une note les économistes de Capital Economics.
Les incertitudes liées au contexte politique en Grèce mais aussi à l'Ukraine sont aussi "de nature à freiner un peu la hausse du marché, qui a été trop brutale", poursuit M. Garabédian.
Le chef de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a mis en garde vendredi le nouveau gouvernement grec de gauche anti-austérité mené par Alexis Tsipras, contre le non-respect des accords passés entre Athènes et ses partenaires européens, à l'issue d'une rencontre avec le nouveau ministre grec des Finances.
Yanis Varoufakis a répété que la Grèce voulait bien "dialoguer" avec l'Europe mais pas avec "une commission branlante, (la délégation) de la troïka".
Parmi les valeurs, Total a pris 1,31% à 45,50 euros, profitant d'un rebond du pétrole à New York la veille. Le PDG du géant pétrolier français a par ailleurs annoncé dans le quotidien Le Monde une réduction de ses dépenses d'exploration de 30% en 2015.
Alstom a terminé en hausse de 0,80% à 29,12 euros. La RATP, le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) et la Société du Grand Paris (SGP) ont attribué à Alstom Transport une commande de métros, d'un montant total de 2 milliards d'euros sur 15 ans.
JCDecaux, qui a remporté un contrat pour l'aéroport international de Rio de Janeiro, a profité (+1,99% à 31,99 euros) d'un relèvement de recommandation par Barclays, tout comme Legrand (+1,59% à 47,70 euros) par Citigroup.
En revanche, CGG a été pénalisé (-2,24% à 4,97 euros) par une note du courtier Exane-BNP Paribas et L'Oréal (-0,72% à 159,05 euros) par des commentaires de Natixis.
Altran a été recherché (+2,91% à 7,86 euros) après l'annonce d'un chiffre d'affaires 2014 en progression de 7,6%.
Alten a gagné 3,45% à 37,15 euros. La société a publié un chiffre d'affaires 2014 en hausse de 12,9%.
Bénéteau a perdu 4,07% à 12,95 euros. Le groupe table sur une forte croissance dans le bateau et un léger retrait dans l'habitat, lors de son exercice décalé 2014-2015.
HiMedia a lâché 3,77% à 2,30 euros dans la foulée de la publication d'un chiffre d'affaires en baisse de 10% en 2014.
Manitou a perdu 2,85% à 12,97 euros, malgré un chiffre d'affaires annuel en hausse de 6%.
Fleury Michon a fini en forte hausse (+6,44% à 50,40 euros) après avoir vu ses ventes en 2014 progresser de 1,3% grâce à un dernier trimestre très dynamique pour les produits commercialisés sous la marque de l'entreprise.
Enfin, GFI Informatique a bondi (+5,52% à 5,93 euros) après avoir signé "un partenariat stratégique" en France avec Alcatel-Lucent.