par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Hermès International a vu sa croissance organique ralentir au deuxième trimestre sous l'effet d'une forte décélération de ses ventes aux Etats-Unis et au Japon.
Les ventes du groupe de luxe ont totalisé 963,4 millions d'euros, en hausse de 5,8% en données publiées. A taux de change constants, la croissance a ralenti à 9,6%, après +14,7% au premier trimestre, et s'inscrit au-dessous des attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur une progression de 11%.
La croissance organique est tombée à 1,6% au Japon, un des principaux marchés d'Hermès(12% des ventes), après avoir atteint 22% au premier trimestre. Comme LVMH ou Kering, le groupe avait profité en début d'année d'une envolée de ses ventes au Japon, liée à des achats anticipés avant une hausse de la TVA intervenue en avril.
Pour l'année 2014, Axel Dumas, gérant d'Hermès, a déclaré à Reuters anticiper une croissance organique d'environ 7% au Japon, proche des 6,5% enregistrés en 2013.
La dynamique du fabricant des sacs Birkin et des carrés de soie a également fortement ralenti aux Etats-Unis, à 7,9%, après 17,9% au premier trimestre.
Si un fort ralentissement au Japon était attendu, celui des Etats-Unis a davantage surpris les analystes, qui rappellent cependant que la base de comparaison était très élevée sur ce trimestre. Les ventes y avaient grimpé de 21,6% il y a un an.
Axel Dumas a quant à lui indiqué n'avoir "aucune inquiétude sur le dynamisme des ventes aux Etats-Unis" et ne pas y percevoir de changement dans la demande.
Le sellier, qui a échappé au ralentissement chinois subi par ses grands concurrents, a maintenu la cadence à un niveau toujours très élevé en Chine continentale, avec une croissance organique de 16%, identique à celle du premier trimestre.
En Europe, la tendance s'est tassée, sous l'effet de moindre flux touristiques, tandis qu'elle a agréablement surpris les analystes en France, avec une solide progression de 7,0%.
"TRAVAILLER LE POLE HORLOGER"
Le titre Hermès, dont les multiples de valorisation restent très élevés par rapport à ses pairs (31,6 fois ses résultats estimés pour 2014, contre 18 fois pour LVMH ou Richement) recule de 2,02% à la mi-journée à 262,15 euros.
Tous les métiers du groupe ont vu leur croissance organique se tasser, hormis les parfums et la division regroupant les arts de la table et la bijouterie (+18,9%), cette dernière se révélant être un nouveau relais de croissance pour le groupe.
Les ventes de sa division phare, la maroquinerie, ont progressé de 10% à taux de change constants après une envolée de 15,5% au trimestre précédent.
Dans les vêtements et accessoires, la dynamique s'est tassée à 12,9% après 19,1% et dans la soie à 9,0% après 13,6%, tandis que les montres ont essuyé une chute de 12%, pénalisées par une baisse des ventes des grossistes en Chine.
Axel Dumas a reconnu que le groupe devait s'atteler à "travailler avec attention sur le pôle horloger", évoquant notamment l'organisation de son réseau commercial ou de nouvelles créations. "Hermès doit mieux faire", a-t-il dit.
Le groupe, qui publiera ses résultats semestriels le 29 août, précise que sa rentabilité opérationnelle devrait être en léger retrait par rapport à celle du premier semestre 2013 (33,1%), en raison de l'impact négatif des changes, et être proche du record de 32,4% atteint sur l'ensemble de l'année 2013.
(Edité par Matthieu Protard)