Par Geoffrey Smith
Investing.com -- L'action du Credit Suisse s'est effondrée lundi à l'ouverture de la Bourse de Zurich et le coût de l'assurance de sa dette contre le défaut de paiement a explosé, après que les assurances données par la direction de la banque au cours du week-end n'aient pas réussi à apaiser les craintes concernant sa stabilité.
À 03h50 ET (07h50 GMT), l'action du Credit Suisse (SIX :CSGN) était en baisse de 9,4% à un nouveau plus bas historique, tandis que les traders ont déclaré que ses swaps de défaut de crédit à cinq ans, qui suivent le coût de l'assurance de sa dette contre le défaut de paiement au cours des cinq prochaines années, avaient atteint un record historique d'environ 350 points de base, selon certaines citations.
Le Credit Suisse s'efforce de surmonter un certain nombre de coups durs portés à ses activités ces dernières années. Outre les lourdes pertes liées à son exposition aux sociétés financières en faillite Archegos Capital Management et Greensill Capital, il a subi un certain nombre de revers en termes de réputation, notamment sous la forme d'une rupture spectaculaire entre Tidjane Thiam, alors PDG, et Iqbal Khan, son chef de la gestion de fortune. Thiam a quitté la banque en disgrâce, tandis que Khan est ensuite passé à sa rivale UBS (SIX :UBSG).
Les spéculations les plus récentes portent sur la crainte que la banque ne se trouve du mauvais côté des transactions de produits dérivés liés aux taux d'intérêt à long terme, qui ont grimpé en flèche au cours des deux dernières semaines.
Le directeur général Ulrich Koerner, qui doit annoncer une restructuration majeure du géant suisse déchu dans le courant du mois, a écrit vendredi aux employés pour les rassurer que le bilan de la banque est suffisamment solide pour résister à la volatilité actuelle. Selon le Financial News, les documents de Credit Suisse font état d'une réserve de capital de 100 milliards de dollars et de la prévision que son ratio de capital de base, une mesure de la solidité financière, restera bien au-dessus des minimums réglementaires, entre 13 et 14 %, pour le reste de l'année.
"La banque met actuellement en œuvre un certain nombre d'initiatives stratégiques, y compris des cessions potentielles et des ventes d'actifs", a déclaré M. Koerner dans son mémo. "L'objectif est de créer un groupe plus ciblé et plus agile, avec une base de coûts absolus nettement inférieure."
La nouvelle du mémo, amplifiée et exagérée sur les médias sociaux, avait déjà fait chuter l'action et le CDS de CS vendredi.
Le Financial Times a rapporté lundi que Koerner et d'autres cadres supérieurs avaient passé une grande partie du week-end à donner des assurances similaires aux principaux investisseurs de la banque, tandis que le Daily Telegraph a rapporté que les régulateurs britanniques avaient été en contact avec leurs homologues suisses au sujet de la situation de la banque.
Le Telegraph a déclaré que la banque est "satisfaite qu'il n'y a pas eu de développements majeurs récents et que la spéculation a été alimentée par la déclaration de M. Koerner."