MARSEILLE (Reuters) - La présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et le président de la Société des eaux de Marseille (SEM) ont été libérés après avoir été placés en garde à vue jeudi dans le cadre d'une enquête sur les conditions d'attribution du marché de l'eau potable à Marseille en 2013, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Martine Vassal (Les Républicains) et Loïc Fauchon ont été entendus dans le cadre de cette enquête ouverte en 2015 par le parquet national financier (PNF) sur des soupçons de favoritisme et de prise illégale d'intérêts, a-t-on précisé de même source, confirmant une information du site internet de La Provence.
Ils ont été libérés en fin de soirée sans qu'aucune charge ne soit retenue à leur encontre à ce stade de l'enquête.
Le sénateur-maire (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a également été entendu jeudi par les enquêteurs avant de quitter librement les locaux de l'hôtel de police en fin d'après-midi.
Les enquêteurs s'intéressent à des malversations présumées lors de l'attribution, fin 2013, d'une série de contrats à la SEM, filiale de Veolia (PA:VIE), qui avait obtenu pour une durée de 15 ans le marché de l'eau de l'ancienne communauté urbaine de Marseille (MPM), le deuxième plus gros contrat de fourniture en France, pour un chiffre d'affaires de 2,2 milliards d'euros.
La SEM avait également obtenu une partie des trois lots de l'assainissement des eaux avec la Seram, une filiale de la Lyonnaise des eaux. Le marché total de l'assainissement s'élevait à un milliard d'euros.
La chambre régionale des comptes avait émis, dans un rapport de février 2014, des critiques sur la délégation de service public (DSP) liée à l'exploitation de l'eau potable à Marseille.
Le PNF avait diligenté une perquisition au siège social de Veolia au mois d'avril, de même qu'au bureau et au domicile de Martine Vassal.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Julie Carriat)