L'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, a enregistré une nouvelle hausse en août, faisant mieux que prévu par les analystes qui y voient un signe supplémentaire du redémarrage de l'économie allemande.
Cet indicateur a grimpé à 107,5 points contre 106,2 points le mois dernier, selon les chiffres annoncés mardi par l'institut Ifo qui a interrogé près de 7.000 entreprises.
Le consensus d'économistes rassemblé par l'agence Dow Jones Newswires attendait une hausse, mais plus légère, à 107 points.
Il s'agit de la quatrième progression d'affilée de cet indice, très suivi, dont la publication intervient à moins d'un mois des élections législatives en Allemagne qui devraient accorder, sauf coup de théâtre, un troisième mandat de quatre ans à l'actuelle chancelière Angela Merkel.
Le responsable de la conjoncture et des sondages de l'Ifo, Kai Carstensen, a expliqué dans un communiqué que les entreprises allemandes "sont plus satisfaites quant à leur situation économique actuelle. L'optimisme concernant les développements futurs de leur activité, bien que restant assez prudent, a également progressé. L'économie allemande est passée à la vitesse supérieure".
La composante de l'indicateur qui mesure l'appréciation par les entrepreneurs allemands de leur situation actuelle s'est améliorée à 112 points contre 110,1 points en juillet, tandis que celle pour les six mois à venir a progressé à 103,3 points contre 102,4 points en juillet.
Kai Carstensen souligne que dans le secteur de l'industrie manufacturière, la confiance des entrepreneurs a atteint son plus haut niveau depuis avril 2012 et les perspectives futures ont continué de s'améliorer grâce "à une plus forte impulsion" attendue du côté des exportations.
"L'amélioration du mois d'août a été portée par le secteur manufacturier, colonne vertébrale de l'économie allemande, tandis que la confiance dans les services, la construction et le commerce de détail s'est légèrement repliée", faisait remarquer Christian Schulz, économiste pour la banque Berenberg.
Selon lui, "tout ne va pas bien dans l'économie mondiale, comme les turbulences sur les marchés émergents le montrent, mais la stabilisation de l'économie de la zone euro et l'apaisement des tensions sur les marchés financiers dopent la confiance des milieux économiques allemands".
De son côté, Jennifer McKeown, économiste au sein de Capital Economics, estimait que "l'augmentation plus forte qu'attendu de l'indice Ifo (...) vient s'ajouter à d'autres signes encourageants de redressement de l'économie".
Pour autant, "nous doutons que cette reprise soit rapide. D'autres sondages tels que le PMI tendent en direction d'une croissance nettement plus modeste et les exportations devraient rester contenues en raison d'une demande toujours faible dans des marchés clés au sein de la zone euro", ajoutait-elle.
Après un début d'année ralenti, l'économie allemande s'est refait une santé au deuxième trimestre avec une hausse vigoureuse de 0,7% du produit intérieur brut (PIB), soutenue notamment par la consommation des ménages et une reprise des investissements des entreprises, qui replace la première économie européenne en position de locomotive de la zone euro.
Pour cette année, les prévisions officielles de Berlin sont une croissance de 0,5% du PIB allemand. La Bundesbank tout comme le Fonds monétaire international (FMI) misent sur un plus de 0,3% seulement. Mais alors que la zone euro toute entière commence à relever la tête, l'Allemagne devrait en profiter et la croissance être plus robuste.
Certains observateurs appelaient toutefois à ne pas crier victoire trop tôt, à l'instar du président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann qui a affirmé lundi dans une interview que "la crise n'est pas finie (en zone euro, ndlr) et il y a encore beaucoup à faire pour la surmonter".