PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse vendredi à l'ouverture dans le sillage de la clôture en net repli de Wall Street, et en particulier du Nasdaq, après les annonces de la Réserve fédérale, qui se dirige vers un durcissement de sa politique monétaire.
D'après les contrats à terme, le CAC 40 parisien pourrait perdre 0,41% à l'ouverture, le Dax à Francfort reculerait de 0,32% et le FTSE à Londres de 0,41%.
Les places boursières ont profité ses deux derniers jours des annonces des grandes banques centrales, qui ont décidé pour la plupart de réduire leurs mesures d'aides instaurées face à la pandémie de COVID-19.
Mais i les investisseurs ont salué dans un premier temps les initiatives annoncées par la Réserve fédérale américaine pour lutter contre la hausse des prix, la perspective de hausses de taux aux Etats-Unis l'an prochain les amène à se détourner des actions.
"Le secteur de la technologie américain a été impacté par ces nouvelles anticipations rendant (théoriquement) les secteurs de croissance 'chers' moins attractifs", a expliqué John Plassard chez Mirabaud après que le Nasdaq a perdu plus de 2% jeudi.
"Les investisseurs ont aussi été 'choqués' par la décision de la Banque d’Angleterre de monter ses taux et que la Banque centrale européenne (BCE) n'ait pas 'vraiment' réagi face à la hausse de l'inflation", a-t-il ajouté.
Coté indicateurs, la séance sera animé en Europe par l'indice Ifo en Allemagne sur le climat des affaire (09h00 GMT) ainsi que par les chiffres définitifs de l'inflation en zone euro (10h00 GMT).
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, particulièrement le Nasdaq, les investisseurs se détournant des grandes valeurs technologiques au profit des secteurs plus sensibles à la conjoncture économique au lendemain des annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L'indice Dow Jones a cédé 0,08% à 35.897,64 points, le S&P-500, plus large, a perdu 0,87% à 4.668,67 points et le Nasdaq Composite a reculé de 2,47% à 15.180,44 points.
"Si nous nous dirigeons vers un environnement dans lequel les taux d'intérêt montent, les valeurs à forte croissance vont devenir moins attirantes", a commenté Dennis Dick, trader chez Bright Trading LLC.
"Il y a beaucoup d'incertitude au seuil de 2022", a-t-il poursuivi. "Nous allons avoir une Fed plus conservatrice, qui va retirer le bol de potion magique".
Les contrats à terme à terme suggèrent pour le moment une ouverture à l'équilibre.
EN ASIE
Le Nikkei à Tokyo a abandonné 1,79%, effaçant une bonne partie de ses gains de la veille, dans un contexte de prudence quant au resserrement monétaire à venir aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
La Banque du Japon a décidé de son côté vendredi de réduire le montant des achats d'obligations d'entreprises mis en place face à la pandémie mais elle a maintenu sa politique monétaire ultra-accommodante.
En Chine, l'indice CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 1,59% sur la journée et affiche sa pire performance hebdomadaire en trois mois (-1,99%).
CHANGES
Sur le marché des devises, le dollar est stable face à un panier de référence.
L'euro se traite à 1,1325 dollar, après un pic de deux semaines la veille à 1,136 en réaction aux annonces de la BCE.
La livre sterling évolue également sans grand changement après avoir profité jeudi de la décision de la Banque d'Angleterre de relever ses taux d'intérêt grimpant en séance au plus haut depuis trois semaines contre le billet vert.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries dix ans recule modestement, à 1,414%, et son équivalent allemand cède environ deux points de base à -0,365%.
PÉTROLE
Le marché du pétrole est en baisse alors que l'augmentation des contaminations par le variant Omicron fait craindre que d'éventuelles restrictions puissent affecter la demande de brut.
Le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,93% à 71,71 dollars et celui de Brent 0,77% à 74,44 dollars.
(édité par Nicolas Delame et Marc Angrand)