PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner s'est inquiété vendredi de la propagation de discours "haineux" banalisant selon lui la violence en France, au lendemain de l'incendie à Grenoble d'une caserne de gendarmerie revendiqué par un groupuscule anarcho-libertaire.
"Il y a aujourd'hui des expressions de gens d’extrême gauche qui portent de la violence là où elle n'est pas nécessaire", a-t-il dit lors du compte-rendu du conseil des ministres, conseil durant lequel cette question a été abordée par Emmanuel Macron.
Il s'agit de "dénoncer ceux qui aujourd'hui sont alimentés par des discours haineux, par des discours de radicalité qui font qu'on trouve banal de mettre le feu à des locaux gérés par nos forces de sécurité", a-t-il ajouté.
L'incendie criminel qui a ravagé dans la nuit de mercredi à jeudi la caserne de gendarmerie de Grenoble (Isère), détruisant 2.000 m2 de locaux et plusieurs véhicules de service, a été revendiqué par un groupe anarcho-libertaire.
Dans son message de revendication, le groupuscule évoque un acte de "solidarité" avec les personnes qui comparaissent cette semaine au tribunal correctionnel de Paris pour l'attaque et l'incendie d'une voiture de police le 18 mai 2016 à l'occasion d'une manifestation contre la loi Travail.
"Il faut avoir en tête que la radicalité portée par certains dans le discours politique peut aboutir à faire le lit de femmes et d'hommes, de militants radicaux, qui ne veulent rien 'pour' mais veulent 'contre'", a estimé Christophe Castaner.
"Il est important que chacun ait en tête sa propre responsabilité" dans ces "radicalités" construites "par la seule ambition de détruire les fondements mêmes de notre société", a-t-il ajouté, précisant que le chef de l'Etat avait appelé à la fermeté.
Christophe Castaner n'a cité aucun nom vendredi, mais il avait dénoncé début septembre les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise qui se présente comme le principal opposant au chef de l'Etat.
Il avait estimé qu'en appelant "à l'insurrection" et en parlant de "coup d'Etat", l'ancien candidat à l'élection présidentielle "n'apaisait pas la société".
"Lorsque je dis qu'il faut une insurrection citoyenne, eh bien c'est une révolte des citoyens", lui avait répondu Jean-Luc Mélenchon, qui prendra la tête samedi d'une manifestation à Paris contre le "coup d'Etat social" que constituent selon lui les ordonnances réformant le Code du travail.
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)