PARIS (Reuters) - Une enquête a été ouverte après les violences qui ont visé samedi trois policiers à moto près des Champs-Elysées, lors de la sixième journée de mobilisation nationale des "Gilets jaunes", a-t-on appris auprès du parquet de Paris.
Trois policiers à moto ont été pris à partie samedi en début de soirée à l'angle des Champs-Élysées et de l'avenue Georges V. L'un deux a sorti son arme pour tenir la foule à distance avant de partir à moto sous des jets de projectile ; ses deux collègues sont partis quelques secondes plus tard sur une seule moto, poursuivis par la foule, selon un enregistrement vidéo de la scène diffusé en ligne et obtenu par Reuters.
Le parquet de Paris annonce dimanche avoir saisi le premier district de police judiciaire (DPJ) d'une enquête en flagrance pour violences volontaires avec arme en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique et dégradations de biens publics.
"Le comportement de ces trois motards est absolument remarquable, à aucun moment ils ne paniquent et si un fonctionnaire sort son arme administrative, c'est uniquement pour protéger, couvrir ses deux collègues qui sont devant lui et qui sont menacés par les assaillants", a déclaré samedi le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron a appelé du Tchad à un retour à l'ordre à l'issue de la sixième grande journée de mobilisation des "Gilets jaunes", marquée par un net reflux, et indiqué que des réponses judiciaires sévères puniraient les responsables de violences.
Dans un communiqué, l'Unsa Police "dénonce la violence de l'agression dont ont été victimes trois motocyclistes de la CSI 75, victimes d'une tentative de lynchage sur les Champs-Élysées" et souligne leur "maîtrise et (leur) sang‐froid" "alors qu'ils étaient en état de légitime défense".
Alternative Police CFDT appelle pour sa part à interdire "tout nouveau rassemblement ou manifestation". "Nous ne sommes plus dans l'expression revendicative mais dans des assauts relevant de guérillas urbaines voire de mouvements insurrectionnels conduits par des extrémistes", estime le syndicat de policiers.
(Julie Carriat, avec Emmanuel Jarry, édité par Eric Faye)