SINGAPOUR (Reuters) - HSBC (LON:HSBA) a refusé lundi la proposition du groupe chinois Ping An, son premier actionnaire, de scinder ses activités asiatiques, une opération qui, selon la plus grande banque d'Europe, serait coûteuse, alors que l'établissement bancaire vient d'annoncer des bénéfices supérieurs aux attentes au premier semestre.
Il s'agit de la réponse la plus directe d'HSBC depuis la proposition de Ping An de scinder les opérations asiatiques de la banque faite en avril dernier.
Signe d'une confiance croissante dans sa capacité à améliorer sa rentabilité malgré les incertitudes économiques mondiales, HSBC a relevé lundi son objectif de rendement à court terme des capitaux propres tangibles à au moins 12% à partir de 2023.
La banque cite la baisse des coûts, une hausse de 4% des revenus ajustés et une marge d'intérêt nette également en progression, le relèvement des taux de la banque centrale améliorant le rendement des prêts.
La banque a déclaré qu'elle verserait un dividende intérimaire de 9 cents par action et qu'elle avait l'intention de revenir au versement de dividendes trimestriels à partir du début de 2023. Elle a également déclaré que les rachats d'actions restent peu probables cette année.
Le titre gagne 6,6% en bourse de Londres à 1420 GMT.
""Nous éprouvons de la sympathie pour Ping An et tous nos actionnaires, car nos performances n'ont pas été à la hauteur de nos attentes au cours des dix dernières années", a déclaré aux analystes le directeur général Noel Quinn.
HSBC a déclaré que la part de l'Asie dans les bénéfices a augmenté à 69% au cours du premier semestre, contre 64% il y a un an.
Selon la banque, une telle scission signifierait un impact potentiel à long terme sur sa notation de crédit, sa facture fiscale et ses coûts d'exploitation, et entraînerait des risques immédiats dans l'exécution de toute scission ou fusion.
Ping An, qui n'a pas confirmé ni commenté publiquement la proposition de scission, détient environ 8,3% du capital de HSBC.
Un porte-parole de l'investisseur chinois a refusé de commenter les résultats de HSBC et sa stratégie.
BÉNÉFICE SUPÉRIEUR AUX ATTENTES
L'établissement bancaire basé à Londres a annoncé lundi un bénéfice avant impôts de 9,2 milliards de dollars (8,99 milliards d'euros) pour les six mois se terminant le 30 juin, en baisse par rapport aux 10,84 milliards de dollars enregistrés il y a un an, mais supérieur à la prévision moyenne de 8,15 milliards de dollars compilée par HSBC à partir des données d'analystes.
"La combinaison de la hausse des taux d'intérêt - et donc de l'amélioration des marges d'intérêt nettes - avec le contrôle des coûts et les faibles attentes signifie que les résultats du deuxième trimestre de HSBC plaisent aux investisseurs", a déclaré Russ Mould, directeur des investissements d'AJ Bell.
Selon Noel Quinn, l'amélioration des prévisions de rentabilité représentent les meilleurs rendements du groupe depuis une décennie et valident sa stratégie internationale.
La banque a annoncé une charge de 1,1 milliard de dollars pour les pertes de crédit attendues, l'incertitude économique accrue et la hausse de l'inflation ayant mis un plus grand nombre de ses emprunteurs en difficulté.
(Reportage Anshuman Daga et Lawrence White, version française Augustin Turpin et Diana Mandiá, édité par Matthieu Protard et Kate Entringer)